Les pas japonais c’est une manière assez spéciale de regarder sa vie. On peut attribuer à chaque « pas » un évènement (mariage, naissance…), un âge (mes 18 ans, mes 20 ans…), une rencontre marquante (mon mentor, mon idole, …), un lieu où l’on a vécu…
La première fois que j’ai entendu parler des pas japonais, c’était dans un livre de Dominique Loreau (who esle ?), L’Art des listes. J’ai trouvé que c’était une idée d’introspection intéressante, qui sortait des chantiers battus. Je m’étais dit que c’était sans doute quelque chose qu’il serait rigolo de faire.
Et puis, cela m’est sorti de la tête (comme plein d’autres choses qui m’intéressent) (et que j’oublie) (et puis un jour, on ne sait pas pourquoi, ça revient et on s’y remet) (peut être parce qu’à ce moment là, c’est le bon moment).
Le mois dernier, je me suis replongée dans le livre que m’a offert Beautymist lors du swap de Noël « Une année de créativité ». Comme tous les mois quoi. Et puis, cette activité « Faire des cartes pour y inscrire vos voyages personnels », m’a interpellée. C’était un peu le concept des pas japonais, en se basant sur des cartes des endroits où l’on a vécu. Pour certains, il aurait fallu une seule carte. Mais pour moi…
Sur la photo, il y en a 6, mais en vérité il aurait fallu en rajouter 2 de plus (sauf que j’ai très peu de souvenirs, j’étais petite, et je me suis dit qu’avec 6 cartes, j’avais amplement de quoi faire) (la preuve, j’ai fini mi-mars) (et j’ai commencé début février !).
Avec ces cartes, le livre propose de marquer les endroits qui sont les plus importants pour nous, tels que notre maison, le parc où l’on jouait, les lieux que l’on a aimé visiter, etc. Le livre mentionne qu’il faut noter tout ce qui concerne les bons souvenirs, mais aussi les mauvais.
Je me suis donc prêtée au jeu, pour voir. C’est rigolo d’avoir tout plein de souvenirs qui remontent. Parfois, on se rappelle d’un lieu, mais pour le situer sur la carte, c’est un peu plus compliqué (par exemple, j’ai mis 25 minutes à retrouver un muséum d’art contemporain où j’avais pris des cours de peinture) (presque 15 ans après, pas facile).
Et ce qui m’a marqué, c’est que j’ai beaucoup plus de choses positives qui me reviennent en regardant les cartes que de mauvais. A Montréal, j’ai eu des moments difficiles, mais je ne saurais pas marquer précisément où c’était (je suis incapable de situer l’hôpital où j’accompagnais un ami pour ses séances de chimio…). Par contre, en regardant la carte, je me suis rappelée de pleins de choses, le restaurant afghan avec Le Breton, les soirées entre filles au 281 (je vous dis pas ce que c’est, cherchez) (soirée mémorable avec un couple de lesbiennes ), le concert de Bruce Springsteen, la rétrospective YSL, les serveuses à Bâton rouge, la poutine de la banquise, la crème glacée avec mon grand frère du Canada, le jardin botanique en long en large et en travers, le grand-prix de formule 1, le restaurant de poissons avec mon père et ma belle-mère…
Et pour toutes les villes c’est pareil. Tous les lieux notés, et pourtant il y en a des pas gais du tout (genre, les cimetières), me rappellent des bons souvenirs avant tout. Je ne pensais pas avoir autant de souvenirs, et surtout pas autant de bons souvenirs qui attendaient patiemment que je les retrouve.
Cette activité, c’est une bonne nouvelle finalement. Je croyais que ce serait plus difficile, mais ça m’a surtout rappelé qu’il y a toujours des pépites qui brillent et qui n’attendent qu’à remonter à la surface.
A méditer…
Ah effectivement, c’est une bonne idee de retrospective personnelle…
En te lisant je me rends compte qu’inconsciemment j’avais deja integre ce principe de pas dans la vie, que j’aurais dits plutots etapes, mais je note dans un coin de ma tete l’histoire des cartes…
Bibis !
C’est assez marrant comme exercice, parce que parfois tu as des images qui te viennent et tu cherches à les placer sur la carte, tu cherches à savoir où c’était…
Je pensais avoir oublié plein de choses, mais en fait… non ! 😉