(Dans la série « je mets des titres ayant pour fondement un pléonasme », celui-ci est quand même assez gratiné…)
Hier, alors que le soleil venait de poindre à l’horizon (genre), je me suis levée, j’ai fini de préparer mon sac, je me suis occupée des plantes, et j’ai pris la voiture.
Au bout d’un plein (presque), deux péages, deux pauses de 15 minutes chacune, 6 heures de route, presque 600km de voiture, un temps à moitié pourri, quelques personnes sur la route, je suis arrivée.
Je me suis concoctée un petit séjour au vert, à la campagne. De retour chez mon papa dans le Centre, loin du boulot, loin de la frénésie de la ville rose. Des vacances au silence, favorable au repos, à la contemplation, l’introspection et la réflexion.
Au calme, je regarde les cerisiers en fleurs, qui seront bientôt chargés de fruits. Enfin, à l’été, s’ils ont résisté au gel d’ici là. Ce matin, s’il avait fallu que je prenne la voiture, j’aurai du gratter pour y voir quelque chose. Elle devait être étonnée la voiture, ça fait bien longtemps qu’elle n’a pas eu à affronter un froid pareil.
Les tulipes ondulent gaiement au gré du vent. Il fait un peu frisquet ici, mais je respire mieux. Ce qui est un brin incompréhensible vu la cargaison de pollen qui vole dans le coin. C’est à croire que la pollution m’affecte plus que le reste…
C’est toutefois agréable de se promener au jardin, regarder les fleurs, écouter les oiseaux et ne pas entendre grand chose d’autre. C’est lorsque je viens ici que je me rends compte du bruit de la rocade, de l’aérodrome, des voisins…
Je me rends compte aussi que mes voisins, là bas, partagent avec tout l’immeuble les fumets de leur repas, alors qu’ici on peut profiter du parfum des pruniers en fleurs. Ici, les oiseaux peuvent manger tranquillement le pain rassis qu’on leur a réservé, alors que là bas, impossible de mettre un nichoir: les oiseaux ont trop peur car il y a beaucoup d’agitation.
Et puis il y a les souvenirs qui remontent et avec eux les émotions. Dans ces moments là, je ne sais pas trop bien ce qui m’arrive : je me sens à la fois détendue et complètement chamboulée. Je me rappelle des travaux qu’on a fait dans la maison, je retrouve des bouquins oubliés, je suis aussi émerveillée lorsque j’ai allumé la vieille console et que j’ai pu voir avec plaisir qu’elle fonctionne toujours.
Parfois, j’ai l’impression que le temps s’est un peu arrêté, et puis après en allant faire un tour dans le jardin, je me suis rappelé y avoir joué avec feu le chien, y avoir paressé au soleil avec feu le chat, y avoir fait une partie de billes avec mon neveu, y avoir lavé les voitures. Finalement, la vie a continué son cours, quelques petites choses ont changé, d’autres, essentielles, sont restées telles quelles, immuables. Et chacun, pendant cette parenthèse, a évolué.
Ça me fait toujours quelque chose de revenir ici, que ce soit après un an, quelques mois ou autre. Au gré d’une ballade sur la terrasse, dans le jardin ou en cherchant un objet dans la maison, les souvenirs reviennent, je (re)découvre certaines choses parfois oubliées, je remarque des choses auxquelles je n’avais pas fait attention auparavant.
C’est peut être ça vieillir : voir avec un œil nouveau ce que l’on a vu sans vraiment le voir pendant des années et prendre conscience du temps qui passe.
Enfin, une chose est sûre : le jardin avec ses tulipes et ses arbres fruitiers est toujours aussi beau et accueillant…
Rien de tel que ce genre de WE pour se ressourcer !!
(merci pour la lettre)
De rien 🙂
Je ne suis pas en week end, je suis en vacances au vert 🙂
Et c’est bon des vacances comme cela ! :love: