En Décembre, j’ai beaucoup arpenté le centre-ville de Toulouse. Avec un collègue, après le déjeuner, on partait marcher, en papotant un peu. Des fois on allait à un endroit précis, parfois non. Des fois il cherchait quelque chose pour son fils, d’autres on se laissait juste porter par nos pas et on entrait dans les boutiques qui nous plaisaient.
C’est ainsi qu’un midi nous avons atterri à la librairie Bédéciné, rue Romiguières. Je ne connaissais pas cet endroit, et j’ai été agréablement surprise par le personnel absolument charmant. Et alors que mon collègue est allé en quête d’un ouvrage pour son fils dans la partie BD, moi j’ai fouiné de mon côté dans la partie manga. A la base je me suis dit que j’allais m’acheter un tome de Chi, et puis mes yeux ont été happés par la table centrale où il y avait plein de jolies choses.
J’y ai vu l’Anthologie de Moto Hagio, j’ai regardé le coffret et rien que les noms des deux tomes (De l’humain et De la rêverie) m’ont plu. Il n’y avait que de petits dessins sur le dessus du coffret et pourtant je me suis dit que le dessin me plairait. C’était l’occasion de découvrir quelque chose, alors j’ai pris le coffret, j’ai demandé un paquet cadeau, et en rentrant chez moi je l’ai mis sur le buffet, puis, lorsque je l’ai eu, sous le sapin.
C’est notamment une indigestion (ou un virus du genre) qui m’a permis de passer ma journée au lit à bouquiner tranquillement. Je ne connaissais pas du tout l’œuvre de Moto Hagio, je l’ai donc abordée avec un oeil complètement neuf, libéré de toutes les idées que l’on peut avoir, parfois, sur un auteur que l’on connait bien.
Chacun des deux tomes commence par quelques pages écrites par des mangakas qui évoquent comment ils ont connu l’œuvre de Moto Hagio, les thèmes qu’elle aborde, les différents courants dans lesquels elle s’inscrit. Dit comme cela, ça peut sonner un brin rébarbatif, mais je suis toujours intéressée de savoir comment les gens ont découvert un auteur, quelle œuvre les a marqué et pourquoi. Dis-moi ce que tu lis, je te dirai qui tu es !
J’ai commencé par lire le tome « De l’humain », qui est celui que j’ai trouvé le plus « remuant » : les thèmes sont assez durs, la mort est omniprésente, même si elle est un peu « atténué » par le côté science-fiction des histoires. Car il n’y a pas une histoire par tome, mais bien plusieurs. Dans « De l’humain », les histoires que j’ai préférée sont la princesse iguane et le pensionnat de novembre. Toutes les histoires parlent de la famille, de l’identité, de la fratrie et du rôle de la mère, mais aussi des impacts des paroles et des non-dits. Ce sont vraiment des histoires qui m’ont interrogée. Les sentiments humains et les contradictions y sont tellement bien dépeintes !
Pendant ma convalescence, j’ai principalement lu le tome « De la rêverie ». Ici le côté science-fiction est particulièrement présent. Il y a toujours des questions d’identité en filigrane dans les histoires, mais le ton est beaucoup plus léger que dans l’autre tome.L’histoire que j’ai préférée c’est « Nous sommes onze » (cf. photo ci-dessus) : le trait et certaines facettes de l’histoire m’ont rappelé les dessins animé de mon enfance, mais surtout je l’ai trouvé drôle ! La suite est pas mal non plus, même si je l’ai trouvée plus alambiquée, avec un peu moins de suspense.
Ce que j’ai bien aimé aussi dans cette Anthologie, c’est qu’il n’y a pas que des planches en noir et blanc, il y en a quelques unes en couleur. Ces planches ont un effet dramatique certain, mais qu’est-ce quelles sont belles ! Je trouve vraiment qu’elles mettent bien en valeur la justesse du trait et la vigueur du propos.
Vous l’aurez compris, j’ai beaucoup aimé cette Anthologie. Je ne me considère pas comme une connaisseuse en termes de manga (j’en ai lu très peu, beaucoup de Shôjo, pratiquement rien dans les autres catégories), ce qui me laisse croire que ces histoires pourraient plaire au plus grand nombre.
Est-ce que vous connaissiez cet auteur ? Auriez-vous des mangas à me conseiller ?
Bonne journée !
Merci pour cette très chouette chronique !
Avec plaisir !