Ce livre, je l’ai acheté pendant les soldes d’hiver 2014 pour deux raisons : la première, c’est que je n’avais pas lu de livres de Marguerite Yourcenar et que je pensais que cela manquait à ma culture ; la seconde étant le titre accrocheur et mon amour de la Grèce et de la Rome antique.
Comme je m’attendais à quelque chose de compliqué (je ne sais pas vraiment pourquoi d’ailleurs), je l’ai laissé de côté pour des lectures plus faciles à mes yeux.
Je l’ai commencé peu avant mon voyage à San Francisco et je l’ai terminé en rentrant, tranquillement, en savourant chaque page, peu après mes 30 ans, ravie.
Les mémoires d’Hadrien sont, comme le titre de ce roman historique le laisse deviner, une lettre d’Hadrien adresse à Marc-Aurèle et qui reprend les réalisations de sa vie, depuis sa carrière militaire à son titre d’empereur, en passant par quelques aspects de sa vie privée.
Je l’ai trouvé absolument captivant dans la mesure où c’est un livre qui permet d’avoir un aperçu de ce qu’a pu être la vie d’un empereur, les questions qu’il se posait, pourquoi il a pris telle ou telle décision, comment il a vécu certains événements.
J’ai aussi beaucoup aimé le style, à la fois très vivant et avec une très belle qualité de langue, lire ce roman historique a été vraiment plaisant.
Je croyais ne pas aimer ce genre de littérature et pourtant je m’y suis plongée avec plaisir, imaginant les scènes dans ma tête, cochant les pages qui m’inspiraient.
Un très beau roman.
Pour finir, un des nombreux passages qui m’ont plu (p136 -137):
Sur vingt ans de pouvoir, j’en ai passé douze sans domicile fixe. J’occupais à tour de rôle les palais des marchands d’Asie, les sages maisons grecques, les belles villas munies de bains et de calorifères des résidents romains de la Gaule, les huttes ou les fermes. La tente légère, l’architecture de toile et de cordes, était encore la préférée. Les navires n’étaient pas moins variés que les logis terrestres : j’eus le mien, pourvu d’un gymnase et d’une bibliothèque, mais je me défiais trop de toute fixité pour m’attacher à aucune demeure, même mouvante. La barque de plaisance d’un millionnaire syrien, les vaisseaux de haut bord de la flotte, ou le caïque d’un pécheur grec convenaient tout aussi bien. Le seul luxe était la vitesse et tout ce qui la favorise, les meilleurs chevaux, les voitures les mieux suspendues, les bagages les moins encombrants, les vêtements et les accessoires les mieux adaptés au climat. Mais la grande ressource état avant tout l’état parfait du corps : une marche forcée de vingt lieues n’était rien, une nuit sans sommeil n’était considérée que comme une invitation à penser. Peu d’hommes aiment longtemps le voyage, ce bris perpétuel de toutes les habitudes, cette secousse sans cesse donnée à tous les préjugés. Mais je travaillais à n’avoir nul préjugé et peu d’habitudes. J’appréciais la profondeur délicieuse des lits, mais aussi le contact et l’odeur de la terre nue, les inégalités de chaque segment de la circonférence du monde.
Bonne journée !
Tu as appris des choses sur la Rome antique du coup ? J’admets que j’aime bien lire des romans qui m’instruisent un peu en même temps. ^^
Merci pour la référence !
Je ne saurais te dire si j’ai appris ou réappris certaines choses comme les réalisations de l’empereur Hadrien, en revanche j’ai beaucoup aimé me plonger dans le quotidien des campagnes par exemple.
Donc oui j’ai appris des choses, mais peut être que dans le lot tu en connais déjà ! Dans cette édition il y a aussi les notes de l’auteur, vraiment intéressantes sur le processus de recherche, etc.
Avec plaisir, c’est un roman vraiment agréable.
Même si on se découvre des goûts communs en littérature depuis quelques temps, je ne lirai pas celui-ci. Je ne suis pas du tout adepte des romans historiques.
Next 😉
Je ne croyais pas du tout aimer ce genre de livres, et puis en fait celui-là m’a plu. Comme quoi on se fait parfois des idées fausses ! Si ça se trouve, j’aimerais bien les thrillers ?
Et puis il fallait bien que je publie un article prouvant qu’on a encore des différences en termes de goûts littéraires, sinon on se demanderait qui déteint sur qui ! 😉