C’est l’histoire d’un poète qui, pour soigner sa mélancolie, voyage au sud de Kyôto. Après un petit périple en train, il parcourt la montagne. Il se perd, est mordu par un serpent venimeux et est recueilli par un moine en ermitage.
Dans ce lieu, dans la mesure où il ne peut pas réellement marcher, le poète réfléchit à l’existence et à certains sentiments (p 40):
La passion était un morceau de verre fondu, chauffé au rouge, étincelant d’un éclat doré. Pour en user dans la vie, il fallait lui donner une forme utile et banale et le refroidir rapidement, de façon à pouvoir le tenir dans la main. Il ne subsistait alors de son éclat initial qu’une lumière douce mais qu’il finissait par perdre : les marques de doigts ternissaient le verre et, au bout de quelques temps, il finissait brisé par inadvertance, dans un de ces moments de la vie quotidienne totalement dépourvu de sens.
C’est dans ce contexte que le poète rencontre en plein songe une jeune femme. A force de la voir toutes les nuits, il s’éprend elle : quelle est la frontière entre le rêve et la réalité ?
Ce conte philosophique aborde la solitude, la mélancolie, l’amour, la folie, la passion, la mort. Une fois plongé dans le récit, on a du mal à laisser le livre de côté tant il nous happe à en savoir plus. On se surprend à rêver des paysages fleuris, à angoisser lors des moments de fièvre du poète.
Un petit livre qui interpelle et qui enivre comme un parfum de fleur entêtant ou une passion amoureuse. A dévorer emmitouflé dans un plaid, écrasé dans le canapé, avec un bon thé bien chaud à portée.
Bonne lecture et bonne journée !