Depuis le début de ce voyage, nous ne faisons que cela : partir. Pas un instant de répit pour profiter du paysage, pour en admirer les couleurs, pour s’imprégner de l’atmosphère ou en humer les parfums.
Nous partons.
Tout le temps.
Loin, plus loin, encore plus loin, toujours plus loin.
Tout cela pour quoi ?
Est-ce que ce paysage, si calme, si serein, si doux, n’est pas un bon endroit pour se poser et respirer ? Est-ce qu’on ne pourrait pas arrêter de s’agiter et laisser ces chevaux profiter de leur quiétude ?
Ils partent. Pas un seul moment ils n’ont stoppé leur frénésie de découverte pour profiter de l’instant, ne serait-ce que pour prendre une photo, pour regarder ce que ce voyage nous offre.
Moi je suis toujours à la traîne, à essayer de me connecter à l’environnement et l’expérience avec l’ensemble de mes 5 sens, et eux, ils partent, me tirant sans cesse vers un ailleurs dont ils ne profiteront pas et moi non plus.
Avant j’étais comme eux, je partais sans cesse : je partais au travail, je partais faire des loisirs, je partais au restaurant, je partais en week-end, je partais en voyage, je partais partout où du « mieux » pouvait se nicher.
A force de partir, on ne fait que glisser, que courir vers un ailleurs, un mieux, une chimère inatteignable censée apaiser nos angoisses, nos souffrances.
Et si on posait nos couvertures par terre, si on ralentissait pour partager, pour ressentir, pour se reconnecter à soi, au groupe, au voyage, à la nature, au monde, à la vie ?
Vivons, au lieu de partir.
Ce texte est ma participation au jeu n°14 du Blog à 1000 mains. La photo est de Lullaby.
Bonne journée !
Très bel article grâce à une très belle plume
Bisous
Oh c’est très gentil ! Merci, ça me touche beaucoup !
c’est magnifiquement bien écrit!
Merci beaucoup !