Suzanne, c’est une fille sans maman, avec un papa aimant et maladroit et surtout une petite sœur qui la suit, joue avec elle et la protège.
Suzanne c’est 25 ans d’une vie. Celle d’une fille, d’abord petite, puis adolescente, jeune mère et enfin adulte déboussolée par une passion. Mais c’est aussi celle d’une famille qui se construit et se déconstruit, qui aime et qui souffre, qui cherche et se perd, qui tâtonne et reste campée sur ses positions à la fois.
Par petites tranches de vie, ce film nous raconte les péripéties de Suzanne, ses doutes, ses convictions, ses choix et les répercussions sur la famille et la suite des événements. Mais je ne vous en dis pas plus pour vous laisser le loisir de découvrir ce film.
J’ai pris un peu de temps pour que ce film décante avant d’écrire mon avis dessus.
Au début, je me suis dit que ce film était « lourd », un vrai drame, comme ceux qu’on porte sur nos épaules et qu’on doit digérer avant de pouvoir repartir plus léger.
Après, je me suis dit que c’était dommage toutes ces ellipses temporelles, parce qu’il y avait sans doute des choses qu’on ne voyait pas et qu’il aurait été pertinent de montrer.
Et puis, quand même la pauvre Suzanne elle cumule un peu les tuiles quoi, et en plus elle ne s’aide pas trop quand même. Si on pousse le bouchon un peu plus loin, ça fait presque cliché ces personnages.
Ça, c’est que j’ai pensé juste en sortant de la salle.
Depuis, j’y pense souvent à ce film. Je me demande ce que j’aurais fait à sa place à Suzanne, à Marie, au père. Je m’interroge sur le moment où on dérape, où la vie bascule : est-ce qu’on le voit arriver ? Est-ce qu’on peut le contrer ? Est-ce qu’on est toujours acteur ou parfois on est un spectateur qui subit une réaction en chaîne impromptue ?
Ce film c’est beaucoup de questions, d’émotions (tellement !), de choses qu’on n’aimerait pas voir et que pourtant, au fond de nous, on est capables de faire. Je ne saurais pas dire, encore, avec certitude, si je l’ai vraiment aimé ou pas. Parce que c’est pas un film facile, c’est un film qui continue sa vie alors que la projection est terminée depuis un moment. C’est un film qui secoue, qui se pense, qui resurgit, qui laisse un vide et pourtant, au fond là, il y a un trop plein.
Voilà c’est ça : ce film, il m’a touchée. Il ne m’a pas laissée indifférente. François Damiens, en père un peu déboussolé par les frasques et les peines et qui pourtant met toute son énergie pour faire un joli cocon pour sa famille, pour continuer à vire, avec les moyens du bord, son espoir et de la maladresse, il m’a fait penser au mien. Marie, cette jeune femme qui cherche à tout prix à faire sa vie tout en protégeant sa sœur, en l’entourant et en l’aidant de son mieux, elle m’a émue par son courage. Et puis Suzanne, c’est la passion avec ses bons, ses mauvais côtés, cette passion qui sait rester tapie pour mieux ressurgir après. C’est la fragilité et le flou de la limite.
Allez-y le cœur grand ouvert, sans a priori, débarrassés des schémas bien construits et politiquement corrects. Vous verrez bien ce que le film réveille en vous, comment il fait écho à votre histoire…
Bonne journée !
J’ai beaucoup aimé ce film, très fort comme tu le décris. Une belle découverte de la fin d’année!
Exactement, pareil pour moi !
J’y suis finalement allée, c’était vraiment un beau film, bien sûr pas drôle mais vraiment beau…
Oh oui il est vraiment beau ce film… Ça remue par contre je trouve (mais est-ce que finalement tous les films qui sont beaux ne sont pas aussi des films qui remuent ?)…