Après avoir appris que leurs époux respectifs avaient provoqué un accident de voiture, In-su et Seo-young se rendent à l’hôpital. C’est ainsi qu’ils découvrent que leurs époux étaient amants. Déchirés entre l’amour et la colère, ils vont se rencontrer, s’aimer à leur tour et partager les mêmes peines.
Ce film sud Coréen est un bijou de sensibilité. Les personnages sont attachants et crédibles.
L’histoire se déroule petit à petit, les protagonistes se découvrent lentement, s’apprivoisent, se font part de leurs peines et de leur colère, rendent visite à leurs époux respectifs qui sont plongés dans le coma.
Un quotidien commence à se mettre en place, avec les petites habitudes. L’amour entre In-su et Seo-young s’installe, au début de manière pudique et maladroite, puis de plus en plus assumé et affiché.
L’amour qui nait est touchant, pourtant j’ai trouvé l’histoire particulièrement injuste avec l’un des protagonistes, qui subit beaucoup plus de moments difficiles que l’autre.
Le final est néanmoins assez réussi, toujours avec cette empreinte asiatique, ce flou qui laisse libre cours à l’imagination.
Si vous aimez les histoires d’amour douces sur fond de situation dramatique, ce film est pour vous !
PS : Rien à voir avec le sujet, mais c’est le 100ème post…
Dominique Loreau a une véritable fascination pour la pluie. Aussi pendant quelque dix années, elle a répertorié textes littéraires, poèmes, haïkus et musiques qui ont accompagné les différentes pluies qu’elles a aimées à travers le monde. Avec Aimer la pluie, aimer la vie, elle se propose de vous faire partager ces moments fugaces et intenses qui ont enrichi sa vie.
Grâce à ce livre, vous allez apprendre comment la pluie peut changer votre perception du monde et vous ouvrir à un univers infini de sensations.
Ce livre n’est ni un roman, ni un essai, ni un livre de développement personnel à proprement parler je trouve. C’est un réceptacle de références et de réflexions sur la plue que Dominique Loreau nous propose.
C’est un livre savoureux, tellement poétique et beau ! Déjà, parce que les références que propose l’auteure sont fabuleuses… Par exemple, cet haïku de Takahashi Awajijo (page 64) :
Ondées brusques
Et presque à la fin
Ton parapluie à ma rencontre.
Ensuite, son analyse des instants pluvieux est abordable, sensée, profonde et argumentée. Et puis, tout simplement, j’aime la sensibilité de son écriture (page 135) :
C’est seulement lorsque le temps s’arrête que nous pouvons accéder à un état de pure intensité. Les Japonais ont un terme pour cela : Mujo.
Mujo c’est prendre conscience que tout est instable et rien n’est constant. Tout est transitoire, mais c’est justement ce côté éphémère des choses qui fait le charme de l’existence. Que serait la mer sans les vagues, une montagne sans brumes, une personne sans défauts ? C’est toute cette beauté flottante avec ses flux et ses reflux qui font que nous sommes semblables à la pluie. […]
Ce n’est pas un livre révolutionnaire, mais c’est un livre qui m’a fait du bien, qui m’a permis de relativiser certaines choses. Sa douceur et sa sensibilité m’ont beaucoup émue, et je ne regarde plus vraiment la pluie comme avant. Maintenant, je l’apprécie, je la regarde, je l’écoute, je la sens, je m’émerveille de son contact. Je me suis sans doute ouverte à quelque chose… Et, au final, 180 pages c’était un peu court, j’aurais bien vogué sur la poésie de la pluie encore quelques temps…
Dans la Chine maoïste des années 70, en pleine révolution culturelle, Dai et Luo, deux lycéens, amis d’enfance et fils de médecins, sont arrachés à leurs familles respectives et envoyés dans un camp de rééducation dans les montagnes de la province de Sichuan. En se rendant dans le village voisin, les deux garçons font la rencontre d’une jeune couturière inculte. Luo ne va pas tarder à en tomber éperdument amoureux.
Ce film a la fraîcheur et l’insouciance de l’adolescence dont il dépeint les tumultes, à commencer par les premiers émois amoureux.
Dai et Luo sont deux jeunes garçons intrépides et malins, dont l’amour pour la culture n’a d’égal que leur amitié.
Luo, en tombant amoureux de la petite tailleuse, démontrera une grande ingéniosité pour lui transmettre son amour pour les livres, avec la complicité de son ami Dai.
Le trio formé par les deux amis et la petite tailleuse, sera à l’origine de quelques mutations au sein du centre de rééducation qui leur feront peu à peu changer de statut au sein de la communauté.
C’est un film assez dynamique qui montre les mutations d’une société qui essaie de se prémunir de la révolution culturelle en cours. Pourtant, malgré les efforts mis en œuvre, celle-ci se propagera et entraînera des évolutions de mentalités et bien plus encore.
Balzac et la petite tailleuse chinoise n’est pas un film gai, ni un film triste d’ailleurs, mais il permet de s’interroger sur les effets de la révolution culturelle sur une communauté qui s’est déroulée à cette époque, sur fond d’amitié et d’amours adolescentes.
Hanoï, de nos jours. Lien travaille comme serveuse dans le café qui appartient à sa sœur aînée. Elle partage un appartement avec son grand frère Hai qui est acteur. A l’occasion de l’anniversaire de la mort de leur mère, toute la famille se retrouve réunie chez leur sœur aînée pour célébrer ce moment. Tout au long de cette journée, on voit entre eux une grande complicité. Ils semblent tout se dire et se consulter sur tout.
Pourtant, chacun d’eux à son secret…
Ce film vietnamien m’intéressait parce qu’il fait écho à une partie de ma vie. On entre très rapidement dans son atmosphère à la fois très gaie et très sereine : le travail de mémoire et de célébration y est abordé de manière très positive, très joyeuse, comme une occasion pour cette famille de se retrouver réunie autour de rituels.
La famille, justement, y est dépeinte très unie, très soucieuse du bien être et de la vie de l’autre (sans être intrusif), en dépit des secret, parfois très lourds, que chaque membre porte. Chaque protagoniste a son caractère et ses propres aspirations, pourtant chacun a sa place et une « légitimité ».
Chaque scène de ce film propose une atmosphère feutrée, sensible et pourtant terriblement zen : à regarder les personnages se mouvoir avant autant de délicatesse, d’absorption dans leurs tâches, de lenteur et de sérénité, il nous semblerait presque que la vie est résolument douce.
L’histoire se déroule tranquillement, sans heurts, et met en valeur les protagonistes dans leur lieu de vie. Et vu les cadres présentés, on ne peut qu’avoir envie de visiter le Vietnam !
Au final, ce film m’a beaucoup plu et touche. Son positivisme et la sérénité qui s’en dégagent en sont presque contagieux. Je vous le conseille chaleureusement, c’est un bon moment !
Mai 1980, fuyant une manifestation réprimée par l’armée Coréenne, Hyun-woo, jeune militant socialiste, trouve refuge dans la montagne auprès de Yoon-hee. Ils vivent 6 mois d’amour fusionnel, mais Hyun-woo retourne à ses activités politiques et est incarcéré. A sa sortie de prison, 17 ans plus tard, il découvre son pays transformé et part à la recherche de Yoon-hee…
Le film commence par la sortie de prison de Hyun-woo qui découvre son pays, ses évolutions depuis son incarcération. Au fur et à mesure de ses recherches, on en apprend plus sur son passé, son histoire avec Yoon-hee.
Les différents flashbacks au fil des découvertes, permettent de comprendre ce qu’il s’est passé pendant l’incarcération de Hyun-woo : les manifestations politiques, la répression ou encore les différents combats de Yoon-hee (la scène de la visite à la prison est assez emblématique…).
Cette histoire d’amour qui unit deux êtres que rien ne prédestinait à se rencontrer est très belle, très profonde et le côté tragique de la situation du pays amplifie le drame des épreuves des protagonistes.
C’est un film magnifique, pas forcément gai en dépit de la fin porteuse d’espoir, qui permet de s’interroger sur nous, nos engagements, notre rapport à l’amour, nos priorités dans la vie.
Ce film émeut, bouleverse presque. Un grand film, finalement.
En 1614, le Japon est dirigé par les Shoguns qui ont su unifier le pays en imposant la paix. Pour en finir définitivement avec les années de chaos, le Shogunat décide de mettre un terme à la rivalité existant entre les clans Iga et Koga, deux familles ninja rompues à l’art ancien du shinobi.
Profitant de la haine ancestrale existant entre les deux familles, le premier Shogun oblige les chefs des deux tribus à désigner respectivement leurs cinq meilleurs guerriers pour un combat à mort au terme duquel sera désigné l’héritier du royaume.
Ainsi se voit scellé le sort d’Oboro (Yukie Nakama) et de Gennosuke (Jô Odagiri), les héritiers des deux familles qui devront choisir entre leur amour et la mort pour l’honneur de leur clan.
Ce film est splendide ! Les histoires de ninjas me plaisent en règle générale, mais celle-ci est très bien ficelée. Comme d’habitude, les décors et les costumes sont magnifiques, l’intrigue et les personnages (y compris les secondaires !) sont particulièrement soignés.
On pourra reprocher des effets spéciaux parfois un peu limites, voire flagrants, mais c’est quand même assez sporadique. Dans l’ensemble, le film est très cohérent, le scénario réussi et le jeu des acteurs franchement bon.
A ce titre, les deux protagonistes principaux sont particulièrement convaincants ! Les jeux de regards, le langage corporel sont bien maîtrisés. Le couple Oboro/Gennosuke est crédible, le tiraillement entre les deux protagonistes entre leur amour et la loyauté envers le clan palpable. Les valeurs véhiculées par le film sont positives, fortes et imprègnent l’histoire dans ses fondements.
Le dénouement est particulièrement surprenant, bien qu’en accord avec les messages véhiculés par le film. Je ne vous en dis pas plus et vous invite à visionner ce superbe film (si ce n’est déjà fait !) pour me donner votre avis !
A la base, quand bien même j’aurais voulu apprendre à jouer du violon, je ne suis pas une mélomane. Loin de là !
J’écoute des musiques variées, mes goûts sont assez éclectiques : cela va de AC/DC, à Lady Gaga, en passant par Norah Jones, Daft Punk ou encore IAM. Je ne m’arrête à aucun style en particulier, j’aime la diversité des genres et les émotions qu’elles peuvent susciter en moi.
Il y a peu, j’écoutais d’ailleurs la musique uniquement à la radio. J’avais très peu de CD et je n’écoute pas vraiment de musique chez moi. Et puis, des amis m’ont offert un Ipod Shuffle. Bien sûr, j’avais eu des lecteurs MP3, sans trop vraiment accrocher au concept : il n’y avait guère que dans les transports en communs que je l’utilisais.
Par la suite, je suis rentrée dans le monde du travail, et avec lui le monde des open-spaces dans lesquels la délimitation de son espace est un enjeu (ou presque). Et même si j’ai une bonne capacité d’occultation du bruit, parfois j’ai envie de m’enfermer dans ma petite bulle rien qu’à moi, avec de la musique qui, au choix, m’apaise, me dynamise ou me stimule.
C’est là que l’Ipod rentre en jeu.
Depuis que j’ai entamé ma nouvelle mission, je l’utilise beaucoup plus qu’avant. Cela me permet d’avoir un peu de réconfort, de m’apaiser. Il m’aura fallu ce « déclic » pour enfin me mettre à trier ma musique, la sélectionner et former des playlists.
Hier, j’ai pris le taureau par les cornes : j’ai attrapé mon ordinateur (poussiéreux, et pourtant je l’époussette tous les jours !), j’ai téléchargé Itunes (que je n’avais que sur l’ordinosaure), les musiques, j’ai trié, classé, sélectionné.
Au bout de quelques heures, tout était fin prêt pour que je puisse avoir le meilleur de ma musique pour aller travailler. Hop, une chose en plus de faite avant 2012 !
Il faut que je vous avoue quelque chose : j’ai une culture cinématographique proche de ma culture musicale, à savoir le néant. Autant je suis très calée d’un point de vue philosophie (par exemple), autant je n’y connais rien en cinéma.
Enfin, rien c’est vite dit. Je ne connais pas les grands classiques (exemple : je n’ai jamais vu le grand bleu) mais j’ai vu tous les Hayao Miyazaki (ou presque). J’ai des références assez pourries (exemple : j’adore Bruce Willis) mais j’ai vu des films asiatiques que personne n’a vu… Ou presque. Si vous vous attendez à voir des revues de film à grosse production, j’annonce tout de suite que c’est pas ma spécialité…
Donc, le film du jour :
Synopsis :
En 1375, les seigneurs Ming renversent l’empereur mongol de la dynastie Yuan qui gouverne la Chine. Un nouvel empereur s’installe à Pékin. Vaincus, les cavaliers mongols s’enfuient à travers l’Empire, après avoir enlevé une princesse Ming. Une délégation de diplomates et de soldats du royaume de Corée traverse la Chine pour sceller la paix avec le nouvel empereur mais, à peine arrivés, ils sont accusés d’être des espions et arrêtés. Alors que la délégation est conduite dans le désert, des Mongols attaquent et tuent leurs gardes avant de repartir en les laissant libres. Les deux diplomates ayant succombés, Choi-Jung, un jeune général inexpérimenté, prend la tête de la délégation.
Les Coréens croisent peu après la route des cavaliers ayant enlevé la princesse et leur tendent une embuscade au cours de laquelle Yeo-sol, ancien esclave du chef initial de la délégation et virtuose dans le maniement de la lance, blesse le général mongol mais lui laisse la vie sauve. Ébloui par la beauté et l’orgueil de la princesse, Choi-Jung décide de l’escorter jusqu’à Pékin et rivalise avec Yeo-sol pour obtenir ses faveurs. Les soldats coréens, poursuivis par les Mongols et obligés de livrer des combats sanglants, font de moins en moins confiance en leur général et sont finalement contraints de trouver refuge dans une forteresse abandonnée où ils vont devoir livrer un combat désespéré.
J’ai adoré ce film. L’histoire est belle et bien ficelé, les acteurs jouent très bien. Ce que j’apprécie en particulier dans les films asiatiques, c’est qu’il n’y a pas à proprement parler de « fin », elle est toujours plus ou moins ouverte pour laisser libre cours à notre imagination, à notre ressenti.J’aime aussi énormément la part belle qui est laissée aux valeurs, à l’expression des sentiments, aux caractères des personnages… Les costumes et les décors sont splendides, les combats sont certes un poil violents, mais très artistiques je trouve.
Et puis, comment vous dire ? Le Général Choi-Jung (joué par Ju Jin-Mo) je l’ai trouvé plutôt pas mal, ce qui ne gâche rien, mais alors rien au film (les hommes se consoleront avec Zhang Ziyi, qui joue la princesse et qui est éblouissante !).
Source : http://houlengjai.com/jujinmo-musa.html
Non ? Je vous sens pas convaincues, alors je suis allée fouiner un peu sur le net…
Voilà, je crois que tout est dit. Je veux le même à la maison, avec les mêmes yeux noisettes et la même bouche charnue sexy associée*.
En résumé, et au delà du physique plus qu’agréable des acteurs, c’est un très chouette film, très beau, bien réalisé avec une histoire profonde, des belles valeurs et des combats assez époustouflants !
Bon film !
(* Oui, je sais, pour celles qui le « connaissent », mon ex lui ressemble énormément…)
Intouchables, c’est l’histoire d’une rencontre entre Philippe (François Cluzet) et Driss (Omar Sy), deux personnes que tout oppose, ou presque.
Philippe est un aristocrate devenu tétraplégique à la suite d’un accident de parapente, qui apprécie l’art contemporain et la musique classique et vit dans un hôtel particulier.
Driss est un jeune de banlieue fraîchement sorti de prison qui pointe au chômage et adore Earth, Wind and Fire.
C’est de manière quelque peu inattendue que Driss va se retrouver à travailler pour Philippe, chacun apportant quelque chose à l’autre, notamment en utilisant l’humour. C’est d’ailleurs toute la force du film d’arriver à traiter de sujets sensibles sans surjouer sur la tristesse ou sur l’émotion : on rit beaucoup, l’humour est bien dosé et le film est très positif.
Je ne suis pas une spécialiste en la matière mais j’ai trouvé le jeu des deux acteurs « phares » très bon. Le duo qu’ils forment marche très bien, la dynamique est là. Et Omar est tout simplement bon dans ce film, ses regards sont puissants, son sourire est communicatif, quel plaisir !
Voilà un petit moment que je n’étais pas allée au cinéma. Ce film là me donne envie d’y aller plus souvent.
En l’an 4000, sur la Grande Île des tortues-cochons, apparaît l’ancêtre de la famille Ji. Contraint, pour l’amour d’une belle, à fuir pour un temps l’île mythique, Ji He découvre, sur la terre ferme, l’imaginaire chinois traditionnel, guerriers fabuleux et femme-panthère, la guerre civile, la Révolution et la poésie. A sa suite, quatre générations de Ji voguent entre île et continent, dans une saga où foisonnent légendes et miracles, où le récit se tord jusqu’à épouser l’Histoire. Laquelle n’a pas de fin. Les héros ne meurent point mais séjournent dans l’au-delà le temps de se refaire un moral ou une santé, réapparaissent enfin, dans une métempsycose méthodique et ironique. Et ce sont les femmes, reine des Enfers ou fille Personne, qui mènent la danse sacrée, jusqu’à celle qui a entrepris – la boucle est-elle bouclée ? – de retracer la saga familiale…
Liu Sola dédie ce roman des origines, entre annales fantastiques, space opera, ou manifeste féministe et romantique, à la mémoire de son père, dignitaire maoïste fidèle. Elle conjugue et subvertit avec brio les genres de la littérature chinoise classique.
Crédit image : Fnac.com
Mon avis :
J’ai découvert ce roman un peu par hasard, en fouinant du côté des rayons de littérature asiatique à la médiathèque et j’ai été très intriguée par la quatrième de couverture. Je n’ai pas été déçue, j’ai trouvé cet ouvrage tout simplement excellent, le récit de l’épopée-saga est à la fois rythmé, cynique et drôle. Les touches fantastiques et fantaisies le rendent d’autant plus divertissant ! Je vous le conseille chaleureusement : plus d’un an après l’avoir lu, j’en garde un très bon souvenir. L’atmosphère poétique y est sans doute, aussi, pour quelque chose…
Extrait choisi :
Nous ne serons peut être jamais de vrais citadins, nous qui avons grandi à la campagne. Et eux ne deviendront jamais de vrais étrangers. Mais tout le monde essaye, on ne veut pas rester soi-même. Les habitudes sont comme des souvenirs congénitaux, impossibles à modifier.
La grande île des tortues-cochons, Liu Sola, page 91.