Hier, pour la première fois (ou presque) depuis une semaine et demi à être cloîtrée chez moi car malade, je suis sortie prendre l’air et voir des amis, bravant le froid (merci la vigilance orange).
Pour l’occasion (et parce que ça m’enchante moyen de passer mes journées chez moi et malade), je m’étais bien couverte, avec l’option multi-couches (que j’appelle aussi la technique de la pelure d’oignon) : des collants opaques sous le jean, de bonnes chaussettes, un débardeur, deux t-shirts, une polaire, gants, écharpe, bonnet et manteau bien épais. Le tout étant, bien entendu, pas forcément assorti (les mitaines rayées, c’est quand même assez fatal), voire en état pas terrible.
Je vous laisse imaginer la classe internationale que je pouvais avoir habillée de la sorte. Pour tout dire, en me voyant dans le miroir, j’ai failli renoncer. Mais après tout, le ridicule n’a jamais tué personne. Et comme dirait mon père, il vaut mieux avoir l’air stupide et avoir chaud que l’air intelligent et se cailler.
Je suis donc sortie. Il faisait froid. Vraiment froid. En attendant le bus, je me suis dit que j’allais bien finir par perdre quelque chose en route (la peau de mes mains par exemple, je crois qu’elle fait une tentative) (alors que je m’en occupe à grand renforts de crème, de gants, etc.) (la peau des mains est ingrate) ou retomber malade (alors ça, vu le mal de tête que j’ai depuis ce matin, c’est pas perdu).
J’ai quand même béni ma lucidité d’avoir mis un bonnet. Je précise que le dit bonnet est un vintage 2005, acheté lors de mon premier séjour (et hiver) à Montréal (c’est d’ailleurs quand je pense aux hivers que j’ai passé là bas que je me demande encore comment j’ai bien pu survivre, alors qu’ici avec -10°C au thermomètre je pleure). Ce bonnet est certes le plus basique que l’on puisse trouver (noir, en polaire, sans aucune fioritures), donc forcément pas très féminin (mon compagnon de l’époque avait exactement le même), mais surtout…
Passablement défraîchi et déformé (mais au moins, mes cheveux en chignon rentrent dedans).
Surtout après 4 hivers au Canada je veux dire. En même temps, je n’ai que celui là, je n’avais pas trop le choix.
Le premier truc que j’ai fait en rejoignant un ami en centre-ville c’est d’ailleurs d’enlever mon couvre-chef avant qu’il ne me voie avec. Je sais bien qu’il ne me jugera jamais là dessus et que quoi que je fasse mon potentiel de sexy-attitude sera toujours au même niveau (il est gay), mais c’était un peu trop à assumer pour moi.
Du coup, on ne s’est pas vraiment attardés dehors, on est plutôt partis prendre un thé au chaud.
Et puis au bout d’un moment (genre presque 1h30 quoi) (c’est long à boire un thé), on est sortis, on a retrouvé une autre amie. Qui elle non plus n’avait pas de bonnet (et plus d’eau depuis 4 jours non plus) (par contre avec un manteau orange démentiel, mais apparemment pas assez chaud). Mais elle avait toutefois furieusement envie de faire du shopping, rapport au manteau pas assez chaud et à l’absence d’eau chez elle qui l’énervait (et aussi parce que c’était le dernier week end des soldes) (d’ailleurs j’ai rarement vu aussi peu de monde en centre-ville de Toulouse un week end de soldes) (ce qui est bizarre en revanche, c’est qu’ils étaient tous dans le bus quand je suis rentrée chez moi).
Nous avons donc relâché l’homme pour partir entre filles. Moi j’avais pas envie de grand chose sauf de manger les cookies que je venais de m’acheter. Et puis je viens juste de faire du tri dans mes armoires, alors si c’est pour tout re-remplir directement, ce n’est pas forcément ultra productif.
En fait, je crois que le seul truc qui commençait à me trotter dans la tête c’est de m’acheter un Damart. C’est dire le haut niveau de fashion que j’avais atteint.
Bref, nous avons fait les boutiques. Mon amie se trouve un joli petit manteau (rouge, pas plus épais ni plus chaud que l’orange qu’elle portait, mais en revanche plus court) (et avec un style certain, cela va sans dire). Comme d’habitude, je lui donne mon avis, je l’aide à boutonner, déboutonner, je vérifie la doublure, « Attends, fais voir avec l’écharpe mise comme ça ? » , « Nan mais le pli creux dans le dos, il structure bien la silhouette quand même », etc.
Elle me remercie 220 fois pour ma patience, pour mon aide, pour mon avis, de l’aider à porter les paquets, pour ma franchise, tout ça quoi. A chaque fois, je trouve ça mignon, et à chaque fois je me dis que je sais pas dire merci comme elle. Mais je progresse, maintenant je souris quand elle me dit merci, je ne lui réponds plus « Nan mais c’est rien ». J’ai aussi arrêté d’essayer de comprendre la logique qui veut qu’une fille stylée (elle) demande à une autre fille pas du tout stylée (moi) un avis sur ce qu’elle souhaite acheter et en plus prenne en considération toutes les idées de looks et d’associations que je lui propose (elle cherche toujours la blouse à lavallière dont je lui ai parlé pour mettre avec sa veste style Prince-de-Galles). Peut être que ne pas avoir de style, ça ne veut pas dire qu’on n’a pas de bonnes idées (à méditer, je récupère les copies dans 2 heures).
Pour la 3ème fois en moins d’une heure, mon amie me demande si je veux voir quelque chose. Et au lieu de lui répondre, comme les deux fois précédentes, « Boarf, non » , je lui dis « J’irai bien faire un tour à Sud Express. On n’a jamais trop de pulls gris avec du cachemire ».
Ce qui, en soit, n’est pas forcément faux. Même si je n’en ai qu’un (il est peut être là le drame en fait…).
Bien entendu, fin de soldes oblige, il n’y avait plus grand chose. Et neurone embrumé oblige, j’avais un peu la flemme de farfouiller dans les présentoirs (et le seul cachemire que je voyais était beige, ce qui allait à l’encontre de mon idée énoncée plus haut).
Par contre, là, à hauteur de mes yeux, pité en plein milieu, il y a un truc, gris, fifille mais pas trop, utile, doux, moelleux.
Un joli bonnet, gris perle, chaud (avec de la laine, du cachemire dedans) (bon ok, et de l’acrylique aussi), perlé parce que c’est plus joli, avec un revers pour bien couvrir les oreilles. J’ai réfléchi une demi seconde (le temps de voir le prix) avant de me rendre à la caisse, de le payer et de repartir avec, gentiment disposé sur mon crâne qui n’en pouvait plus de tant de beauté.
Limite j’ai paradé avec. Mon amie m’ayant dit qu’il était joli et que ça m’allait pas trop mal m’ayant sans aucun doute mise de bonne humeur.
Je n’ai sans doute pas plus une tête à bonnet qu’hier matin, j’ai donc sans doute (comme tout le monde ?) l’air assez tarte avec , mais au moins, maintenant, j’ai chaud aux oreilles et à la tête (et mes cheveux qui sortent du bonnet peuvent donc eux aussi faire illustrement n’importe quoi dans un joyeux bazar).
Et puis, pour une fois, j’ai acheté un accessoire de fille tout joli, alors je suis contente.
Qui c’est qui va parader demain avec son joli bonnet au bureau ?
C’est moiiiiiiiiiiiiiii !
PS : Et non, je n’ai pas oublié le projet de m’en tricoter un, mais là j’ai un plaid rayé qui m’occupe les aiguilles (projet boulet, le retour). Et celui que je vais me tricoter (un jour) sera un peu plus slouch donc pas du tout le même effet.
PS 2 : Bonnet Sud Express – soldé 10€ (eh oui) .
PS 3 : Pour la technique multi-couches, voir aussi le post de Coline qui m’a fait hurler de rire.