La dernière fois je vous donnais mon avis sur Vice Versa, continuons donc sur notre lancée des films d’animation avec Miss Hokusai…
Miss Hokusai, c’est l’histoire d’O-Ei, l’une des filles du maître Hokusai. Ils vivent à Edo, dans un atelier dont le père, le « fou du dessin » et la fille ne sortent qu’assez peu, réalisant à quatre mains des oeuvres magistrales.
C’est un film assez difficile à définir parce qu’il décrit à la fois les relations d’O-Ei avec sa famille (son père, bien entendu, mais aussi sa mère et surtout la touchante O-Nao, petite sœur aveugle), le processus créatif et artistique (inspiration pour la création d’une oeuvre, finition d’une peinture…), la personnalité forte de l’héroïne, tout en y ajoutant une touche de fantastique et en se basant sur les souvenirs d’O-Ei.
C’est un peu une fenêtre sur le temps, qui présente certains événements et traits des uns et des autres, comme une photographie sur un laps de temps de quelques années partagées entre la création artistique, la quête de soi et les échanges avec le monde extérieur.
Le film manque peut être un petit peu de structure (quel est le message au final ?), cependant le trait est très beau, on se croirait vraiment dans le Japon des années 1800, et les personnages sont très bien retranscrits, avec des traits dominants forts qui n’éclipsent pourtant pas la profondeur.
Résultat, j’ai passé un bon moment, je crois que c’est le principal !
Et vous, l’avez-vous vu ? Qu’en avez-vous pensé ? Vous tente-t-il ?
Samedi dernier, un peu de mal de tête, un peu en colère dès le matin (ne me demandez pas pourquoi, je n’en sais rien, ça m’arrive de temps en temps), je commençais à larver sur mon canapé en boudant. Et puis dans ma tête (et sur la table), cet article de Psychologies magazine sur le film dont je vais vous parler aujourd’hui, et une envie de sortir malgré tout, parce que je n’avais rien à faire de mieux et que sortir me ferait forcément du bien, même si j’y allais seule.
Je me suis donc décidée au dernier moment, j’ai mis 3 plombes à trouver le cinéma ABC (qui est très bien, il y avait une exposition photo qui avait l’air chouette d’ailleurs, mais je n’ai pas eu le temps de la regarder, je suis arrivée juste à temps !), et puis j’ai mis mes lunettes, je me suis assise et j’ai profité du spectacle…
Le conte de la princesse Kaguya, anime du studio Ghibli présente l’histoire d’un couple dont le mari s’occupe d’une bambouseraie.
Un jour, alors qu’il va couper des bambous, il découvre dans une pousse un tout petit bébé, qui grandira à une vitesse incroyable.
Bientôt rebaptisée « Pousse de Bambou » par les enfants du village et « Princesse » par ses parents adoptifs, la petite fille découvre son environnement, sa destinée étant influencée par les présents que son père trouve dans la bambouseraie…
Vous le savez déjà, j’aime beaucoup les animes, et celui-ci ne déroge pas à la règle : outre l’histoire rondement menée (il y a presque plusieurs histoires pendant le film), les personnages sont bien fouillés. L’histoire ne manque pas de rebondissements, il y a de l’émotion : on rit, on est triste parfois, on s’attache à la Princesse et aux différents protagonistes de l’histoire.
Le dessin est particulièrement beau à mes yeux, un peu « à l’ancienne », avec des couleurs transparentes à l’aquarelle et un train de crayon foncé, vif, simple mais très expressif. L’affiche de l’anime est représentative de la qualité des dessins tout au long du film.
Et puis il y a des sujets de fond, celui de la destinée, de l’attachement aux racines et du déracinement, de l’adaptation à un nouvel environnement pas forcément voulu, de l’orientation que l’on veut donner à sa vie, du lien que l’on a avec ses parents à vouloir leur faire plaisir (à tort ?), et pourtant ce besoin d’être le seul juge et maitre à bord de son histoire personnelle pour être heureux : la seule personne qui sait ce qui est bien pour nous, pour notre bonheur, c’est nous-mêmes, quels que soient les efforts et les bons sentiments mis en œuvre par nos proches pour nous rendre heureux.
En résumé, un bel anime pour tous : les petits seront ravis par le côté un peu « magique » de l’histoire, les grands pourront réfléchir un peu sur la morale du chemin de vie, mais la tendresse et la singularité de l’histoire plaira au plus grand nombre je pense.
Je suis sortie de là en me disant qu’il fallait que j’accorde plus de crédit en mes choix, que je croie plus fort en mes rêves, parce que la seule personne qui peut me rendre heureuse et me permettre de réaliser ce que je souhaite, c’est moi. Je le « savais » déjà, mais ce petit rappel n’est pas de refus.
Je vous le conseille chaleureusement, c’est une très belle histoire, émouvante, et on ne voit pas passer les 2h15.
Depuis des années, j’ai envie d’aller plus souvent au cinéma mais y aller seule me freinait. Alors je regarder les films à l’affiche en soupirant, même si parfois des amis venaient avec moi. Mais j’étais frustrée, parce que plein de films me tentaient et que je n’allais pas les voir, « juste » parce que j’avais peur.
Et puis dans l’avion en rentrant de San Francisco, alors que je venais de me mettre un film, je me suis dit qu’en fait, aller au cinéma toute seule, ça revenait exactement à la même chose que d’être dans un avion avec d’autres personnes qui regardent un film : chacun est là pour se faire sa propre expérience, même si on est tous au même endroit.
Alors bien sûr je ne suis pas allée au cinéma seule en rentrant, mais l’idée avait germé, il ne manquait plus que l’occasion. Mercredi, une collègue de travail m’a proposée de lui racheter sa place qui expirait samedi. J’ai saisi l’occasion et samedi après-midi je suis allée voir l’île de Giovanni…
L’île de Giovanni ce sont les souvenirs de deux personnes, âgées aujourd’hui, d’une période assez compliquée de leur existence alors qu’elles sont sur le bateau pour retourner sur une île de l’archipel du Japon. Les faits qui peuplent la mémoire de ces deux protagonistes (on ne découvre qu’à la fin qui ils sont vraiment) se sont déroulés à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, sur l’île de Shikotan.
Le Japon a perdu la guerre, l’empereur vient d’en faire l’annonce à la radio et voilà la crainte des américains qui s’installent. Pourtant la vie continue.
Jusqu’au jour où des militaires étrangers débarquent sur Shikotan : ce ne sont pas les américains mais les russes, qui annexent ainsi le territoire, confisquent la nourriture, réquisitionnent des maisons, de la place dans l’école.
La peur de l’étranger, la difficulté à se comprendre, la peur dans un tel contexte si difficile n’arrangent pas les choses. Et pourtant, petit à petit, une cohabitation se met en place, des liens se tissent, comme en témoigne la relation entre Tanya et Jumpei.
L’anime relate ce qu’il s’est passé à cette période et permet de comprendre pourquoi les deux personnages du bateau ne reviennent que maintenant et les souvenirs sont si présents, si difficiles à supporter…
Comme ce film est émouvant ! Le trait est plus brut que les anime que je vois d’habitude, mais la poésie est là, l’émotion qui prend aux tripes, les rires et puis les larmes aussi, beaucoup. Peut être est-ce le sujet, peut être est-ce la qualité des dessins et des paysages, peut être est-ce le lien avec l’ouvrage « train de nuit dans la voie lactée », peut être est-ce la musique, toujours est-il que le film est prenant, que l’on vit les péripéties de Jumpei et de sa famille presque de l’intérieur, que l’on ressent leur joie, leur tristesse, leurs inquiétudes, leur envie d’aller de l’avant.
L’anime n’est pas gai, il ressemble beaucoup au Tombeau des Lucioles, et j’ai d’ailleurs été très étonnée de voir des familles dans la salle : le contexte de l’histoire est difficile, l’histoire en elle-même est assez dure, ce n’est pas (à mon humble avis) un film pour les enfants.
En revanche, je crois que c’est un très bon film pour les adultes avides de poésie. Après, on a envie de vivre intensément comme jamais, en savourant tous les bonheurs qui sont à notre portée.
A la fois bouleversant et féérique, il m’a beaucoup plu. Si vous aimez les anime et que vous n’avez pas peur de pleurer, prenez vos mouchoirs et foncez, il vaut vraiment le coup.
Il y a quelques temps, je suis allée voir Le vent se lève d’Hayao Miyazaki avec la copine au manteau orange. A la base on devait aller le voir bien avant, et puis il y a eu des soucis d’agenda, à force de lire des critiques peu élogieuses je n’étais plus vraiment sûre d’avoir envie de le voir, et puis en fait je me suis dit que la meilleure chose à faire, c’était encore de me faire mon opinion par moi-même, et comme par magie on a trouvé un créneau qui nous allait à toutes les deux.
Alors, je ne vais pas vous réexpliquer l’histoire, puisque vous pouvez la lire un peu partout (par exemple sur le site d’Allociné), je vais plutôt vous donner mon avis.
Déjà, j’ai été surprise par deux choses que j’avais lues dans les critiques et que je n’ai pas trouvé si flagrantes que ça. La première, c’est la référence à un vers de Paul Valéry « le vent se lève, il faut vivre ». J’avais lu que c’était un peu le mantra de l’anime. Je ne l’ai entendu que deux fois.
La seconde, c’est le fait qu’il y a beaucoup de scènes avec des gens qui fument des cigarettes. Oui, il y en a. Mais si on se remet dans le contexte de l’époque et si on regarde bien je n’ai pas trouvé qu’il y en ai tant que ça. Enfin cela ne m’a pas choqué.
Ensuite, c’est un animé que je trouve sensiblement différent de tous les autres que j’avais vus d’Hayao Miyazaki. Je ne les ai pas tous vus, mais je trouve que Le vent se lève, c’est un animé… de départ à la retraite. Il y a moins de magie et de féérie que dans les autres animés que je connais, mais il y a beaucoup de rêverie, d’espoir, il y a quand même de belles valeurs, je trouve. C’est sans doute un peu plus terre à terre comme œuvre (et encore…), mais je l’ai trouvé poétique malgré tout, j’y ai perçu de la tendresse. Ce n’est pas un animé drôle même s’il y a des moments qui m’ont fait sourire, c’est même parfois triste, mais c’est beau, je trouve. Je crois qu’Hayao Miyazaki a voulu faire un dernier anime sur des sujets et thématiques qui lui tiennent à cœur, et ça se ressent (enfin moi c’est ce que j’ai perçu).
Bien entendu les dessins sont splendides, les paysages somptueux, les personnages fouillés, chacun avec ses particularités. Je ne suis pas spécialement une grande amatrice d’avion ou d’aéronautique, et pourtant j’ai bien aimé les différentes scènes qui permettent de voir comment Jiro imagine et construit son avion, les doutes, les espoirs, les essais ratés, la persévérance, les différents chamboulements…
Le seul petit point noir, c’est que je l’ai trouvé un peu long, surtout dans la première heure où on ne sait pas bien où on va, pourquoi on nous montre ça. Finalement tout a une utilité, bien sûr, mais sur le coup on s’ennuie un peu.
Au final, je trouve qu’il est aussi bon que les autres que j’avais vu précédemment, bien qu’il soit à part. Le ton est différent mais je trouve que le charme opère. Mon amie par contre n’a pas aimé, je crois qu’elle voulait y retrouver de la magie et de la féérie comme il peut y en avoir dans Mon voisin Totoro et, forcément, elle a été déçue.
A vous de vous faire votre idée. Personnellement, j’ai aimé, je trouve qu’il vaut le coup.