Samedi après midi, contre toute attente et avec beaucoup d’enthousiasme, je suis allée voir Baby Balloon avec un copain (j’ai dit « un », pas « mon », ne vous emballez pas) (il est gay).
Je dis « contre toute attente » parce que, en général, j’ai le don pour choisir un film qui, certes me plaira beaucoup (j’ai rarement vu des films que j’avais choisi et qui ne me plaisaient pas) mais qui n’enchante pas grand monde sur le papier. Malgré tout, si les horaires et le lieu peuvent convenir, je continue à proposer à mon entourage de m’accompagner, on ne sait jamais.
Justement.
Je ne connais pas bien les goûts de celui qui m’a accompagné samedi, peut être qu’il aime bien les films qui mettent à l’écran des histoires de femmes puisque c’est aussi avec lui que j’ai vu Suzanne et Gabrielle.
Je ne sais pas. Mais j’aime bien de temps en temps partager des moments comme ça, c’est agréable.
L’histoire de Baby Balloon, c’est celle de Bici une jolie jeune femme qui chante dans un groupe de rock, accompagnée de trois amis dont Vince son meilleur ami dont elle est secrètement amoureuse.
Bici est jeune, Bici est pétillante, Bici est extravagante, Bici est ronde, Bici est drôle, Bici est attachante, Bici porte la culotte dans son groupe, Bici est forte, elle qui vit sa vie entre mère acheteuse compulsive et grand-mère confidente sous assistance respiratoire.
Et puis un soir, ça chahute dans les loges entre Vince et Bici, et ce qui devait (?) arriver arrive : Vince et Bici s’embrassent. Bici est aux anges. Vince regrette tout de suite. Anita qui vient ajouter son grain de sel à l’histoire. Un des amis qui joue les « zone tampon ». Un amoureux transi un brin pot de colle. Un agent véreux et trop intéressé. Des mots déchirants comme des bombes, des non dits qui transpercent.
Patatras.
Le masque de la « fille ronde et drôle » vient de s’effriter, se fendiller, laissant filtrer une envie de renouveau, une (re)naissance.
C’est tout ça, et bien plus encore, que ce film raconte.
Cette comédie dramatique (j’avais lu « comédie romantique » alors au début je m’attendais à quelque chose de beaucoup plus drôle, forcément) est vraiment bien, je crois qu’on peut tous plus ou moins se retrouver dedans, dans cet amour non partagé, dans cette jeunesse qui bouillonne, dans cette fuite du quotidien qui est un peu trop pesant, dans l’envie de mettre des paillettes et de la vie, dans parfois ce déni d’une épreuve, dans la colère réparatrice, dans la renaissance aussi, cette renaissance qui à la fois demande des forces, en mobilise des insoupçonnées et permet d’en acquérir de nouvelles.
J’ai trouvé que c’est un beau film, vrai et à la fois pudique, avec un jeu d’acteurs sans chichis, juste et des décors très typés, avec un côté un peu dramatique. Et puis Bici est attachante, dynamisante, solaire presque, je suis sortie de là confiante, requinquée et en même temps très sereine.
Un joli film, en toute simplicité.
Bonne journée !
PS : Le sous-titre « Belge, belle, rock et ronde » ne reflète absolument pas la richesse du film, ne vous y attardez pas. Je n’avais pas vu l’affiche avant d’écrire l’article, et elle n’est pas du tout en accord avec le film (j’avoue, je ne comprends pas comment une telle affiche a pu être faite pour ce film, vraiment pas).