L’autre jour avec l’ami Marco on a discuté (ça c’est de l’entrée en matière, hein ?). On a souvent de grosses discussions avec Marco, déjà petita parce que c’est l’ami que j’ai depuis le plus longtemps, et en plus petibé parce que c’est quelqu’un qui, comme moi, préfère les conversations qui ont vraiment du sens par rapport aux futilités qu’on peut échanger avec n’importe qui (on y reviendra).
Je ne dis pas que tout ce que je raconte est intelligent, méga profond et qu’à chaque parole je joue ma vie (il n’y a qu’à voir ce blog), ça m’arrive aussi de parler de choses légères, genre chiffons et beauté du surfeur du coin. Mais je trouve quand même aujourd’hui qu’on s’engage moins dans l’amitié ou dans quelque relation que ce soit (l’amour, ou encore pire les relations familiales qui peuvent être un désert encore moins accueillant que la Death Valley), qu’on prend moins de risques : on se dévoile moins, on argumente moins, bref, on reste en surface, c’est plus facile, la météo et savoir comment ça se passe au boulot en étant convaincu qu’on n’ira pas creuser c’est reposant comme sujet de conversation.
Bref (c’est qu’on s’éloigne du sujet mine de rien là).
Ceci étant dit (un jour je ferai des introductions moins longues, mais pas aujourd’hui), avec l’ami Marco nous avons abordé, plus ou moins directement, le thème de la qualité des articles de ce modeste blog, et pourquoi diantre, les commentaires se faisaient pas nombreux, voire inexistants.
(Et là, normalement, tu sens, comme moi, que cet article va être très long.) (Et avec beaucoup trop de parenthèses) (Tant pis, j’aime bien les articles longs et les parenthèses.)
Alors les commentaires… Bien entendu que la qualité d’un blog ne se limite pas au nombre de commentaires, on est tous d’accord là-dessus, notamment parce qu’il y a des personnes qui visitent, lisent ton article et soit ne trouvent rien de pertinent à dire (enfin je veux dire quelque chose de mieux que « Han trop bien ton article ! ») (de toute façon, pardon, mais un commentaire comme ça n’a pas vraiment d’autre intérêt que de flatter un ego) et se taisent (ça m’arrive aussi). Parfois aussi il y en a qui sont juste terriblement timides et qui n’osent pas commenter. Parfois il y en a qui ont juste trouvé ton article naze et qui ont la décence de ne pas te pourrir pour rien et de simplement passer leur chemin (et ceux là, je les remercie de leur tact).
Néanmoins, quand tu accumules les articles sans rien, sans commentaire, sans débat, où ton seul score se limite à 0, alors que tu vois bien sur ton Google Analytics que tu as des visites, c’est qu’il y a un problème. Et donc, on a parlé de ça avec Marco, parce que je ne comprenais pas pourquoi mon précédent blog qui pourtant avait moins de visites, avait beaucoup plus d’articles commentés et de commentaires.
Et donc Marco m’a répondu ça (je cite) :
Ce n’est pas que les articles soient chiants, c’est que tu parles moins de toi. Pour le coup, quand on regarde les intitulés d’articles et les photos, ça donne davantage l’impression d’être sur un blog de recommandations.
Avant, il t’arrivait certes de parler de produits de beauté, de nourriture, de vêtement, mais ça collait au bien-être, se sentir bien et beau dans notre corps. C’était cohérent avec les articles plus intimes où tu te dévoilais, où tu montrais des angoisses, tu faisais le parallèle avec les objets de ta vie.
Les derniers articles traitent davantage des produits consommés et moins de toi.
Tu remarqueras que ce qui est bien avec Marco, c’est qu’il dit les choses franchement et qu’il ne mâche pas ses mots (et pourtant, il a toujours cet espèce de lyrisme dans le phrasé qui m’émeut) (bref) (on ne va pas s’en sortir de cet article).
Et de là le dilemme. Je t’explique.
Dans les gens qui lisent ce blog, il y a ceux que je ne connais pas (mais tu peux te présenter en commentaires, ça me fera plaisir) et ceux que je connais. Dans ceux que je connais, il y a : les gens que j’ai connus grâce au blog (Gazelle, June, Betty, Loonie…), des amis (Marco, par exemple), des collègues ou anciens collègues (bon là je cite personne) et puis il y a ma famille (mon papa, ma belle-mère, mon parrain et ma marraine, peut être mon frère aussi, j’en sais rien).
L’adresse de mon modeste espace sur la toile si tu veux, c’est pas vraiment quelque chose que je cache (sauf à mes petits copains, parce que j’ai déjà eu affaire à un barje qui m’espionnait et j’ai pas trop envie de retomber là dedans tu vois).
Et les gens qui me connaissent IRL (quant bien même ils semblent régulièrement découvrir des choses sur moi en passant par la Lorraine par ici), j’ai l’impression que pour eux, le blog est un peu un baromètre de mon humeur. Alors je ne dis pas que ça ne m’arrive pas d’avoir des gros coups de mou, d’en parler ici et que sur le coup, ça soit un peu inquiétant pour eux (parce qu’il y a une vie en dehors de ce blog et que les expériences de tout un chacun + leur sensibilité peut les amener à interpréter des mots différemment de la manière dont moi je les interprète). Mais je pense aussi que mon côté théâtral et super-sensible leur joue des tours, mais ça ils ne peuvent pas le savoir avant de m’avoir appelée (et avant d’avoir eu peur pour moi).
Du coup, après un épisode un peu fâcheux qui a conduit plusieurs personnes à s’inquiéter suite à un de mes articles (ce début de phrase ne veut rien dire mais j’ai pas mieux en stock), j’avais, de mon côté et unilatéralement, mis en place des mesures pour limiter l’impact de mes mots sur mon entourage (mon Dieu j’ai l’impression de parler comme au boulot), même si j’ai clamé haut et fort (et pas avec un tact extrême, avouons-le) que mon blog j’y mettais ce que je voulais (ou un truc du genre).
Bon j’ai tellement bien limité l’impact que j’en suis arrivée à quelque chose d’un brin extrême, c’est-à-dire une écriture plus ou moins aseptisée. Je m’en suis moi-même rendue compte en relisant certains articles suite à la discussion avec Marco : ces posts, c’est moi sans le sentiment et l’engagement qui va avec, c’est un peu coquille vide quoi.
Bizarrement, je crois que c’est suite à ces articles que j’ai eu des propositions de partenariats, ce qui n’a sans doute pas arrangé la donne. Ce n’est pas le sujet ici, mais je crois que la récente évolution des blogs n’a pas aidé à être plus « vrai » auprès de nos lecteurs (on en reparlera si ça vous intéresse, vu que j’ai commencé à bloguer en 2006, j’ai un peu vu tout ça – et je m’y suis laissée prendre aussi).
Tout ça pour dire que je suis (un peu) face à un dilemme : écrire des articles avec du vrai moi dedans parce que c’est plus intéressant pour moi (bé oui, c’est un peu égoïste ce que je dis mais avant tout je blogue pour moi) et pour vous, le tout, sans que cela inquiète mes proches.
Et vu mon caractère et les poussées de désespoir dont je suis capable, c’est un peu compliqué.
Je ne sais pas trop comment je vais faire, je crois que ça va être par tâtonnements, peut être en alternant les sujets de fond avec des choses plus légères…
A suivre.
Bonne journée !
PS : Les photos n’ont rien à voir avec le sujet, je le sais bien, c’est juste que j’avais envie de mettre un peu de peinture et d’images (j’aime pas trop les articles longs sans images), alors je suis allée chercher dans mes archives, j’ai trouvé ces deux là, c’était joli, et voilà.