Lorsque je suis allée à San Francisco, j’ai de nombreuses fois arpenté les rangées de la librairie Kinokuniya et c’est ainsi que, quelques jours avant de rentrer à Toulouse, je me suis offert quelques livres dont I am a cat de Natsume Sōseki.
J’avoue, je n’ai pas pris de grands risques en choisissant cet auteur puisque j’avais déjà lu 2 de ses romans : Bôtchan (ou Le jeune homme), qui parle d’un professeur de mathématiques qui prend son premier poste dans un collège de province, et Le pauvre cœur des hommes, qui raconte la rencontre entre un étudiant et celui qu’il appelle le maître, un livre émouvant sur le soi et sa relation aux autres.
Je garde un excellent souvenir de ces deux livres, je n’ai pas trop eu à réfléchir pour I am a cat (sauf que, bon sang, il est gros quand même).
L’histoire commence par ces deux lignes « I am a cat. And yet, I have no name ». Le livre est donc entièrement raconté depuis le point de vue d’un chat errant qui se trouve « adopté » dans la famille d’un professeur d’anglais désabusé, un brin fantasque et dyspeptique. Le chat raconte l’ensemble des expériences qu’il vit telles que sa rencontre avec les humains, découvre les relations avec ses pairs et analyse le fonctionnement de la société. Après avoir relaté certaines de ses expériences propres, le chat se fait plus rapporteur des événements qui touchent son maître, en y ajoutant des commentaires plutôt ironiques et piquants.
Si la première partie du livre est une critique assez marquée de la société et des humains, au fur et à mesure des pages elle se fait plus mesurée : le chat recentre sa satire sur l’évolution de la société japonaise, l’arrivée des influences occidentales et leurs effets sur la culture japonaise plutôt que sur le comportement des humains, et n’hésite pas à rapporter les discussions et situations cocasses que vit son maître, M. Sneaze, et ses proches (sa femme, sa nièce, ses amis Waverhouse et Avalon Coldmoon entre autres).
Ce roman, qui n’en est pas tout à fait un dans la mesure où, à la base il est composé de plusieurs nouvelles qui ont été publiées dans un journal et qui forment 3 volumes, est divertissant et dynamique, même s’il manque de constance. Ce que j’entends par là, c’est que le point de vue du chat, son ressenti et son analyse sont beaucoup plus présents au début du livre, dans les premiers chapitres, que par la suite. Ça ne veut pas dire que l’ensemble du texte est inégal dans sa qualité, au contraire, c’est simplement que l’opinion du chat est concentrée plutôt dans le début de l’ouvrage, ce qui est un peu dommage pour un livre qui s’appelle I am a cat.
Malgré tout, c’est un bon gros livre, agréable à lire et comme je le disais plus haut, drôle et divertissant. Ma version est en anglais et je l’ai trouvée plutôt accessible : il y a certes quelques subtilités que j’ai sans doute manqué sans que cela gène ma compréhension de l’histoire (ou des histoires).
Pour finir un petit extrait qui vous donnera peut être envie de le lire (p188)…
Why, for instance, do they use two legs when they all have four available ? Such waste of natural resources ! If they used four legs to get about, they’d all be a great deal nippier; nevetheless, they persist un the folly of using only two and leave the other pair just hanging from their shoulders like a couple of dried coldfish that someone brought around as a present.
Bonne journée !