Il paraît que je suis quelqu’un de déterminé. Moi, bien entendu, je ne suis pas tout à fait d’accord avec ça. Bien sûr je sais m’investir dans les choses qui me tiennent à cœur et dans ce cas là, j’essaie de faire tout ce que je peux pour le mener à bien.
Mais parfois, pour des futilités ou pas, je me décourage. Alors j’abandonne, je peste, je m’en veux, je me promets d’y revenir et de réussir, parfois j’y arrive et parfois cela reste un vœu pieu, je ne m’y replonge jamais, un peu honteuse de céder si facilement à la moindre difficulté.
Cette pochette en simili cuir du Chouette Kit n°8 par exemple, a bien failli ne jamais voir le jour.
Dimanche, je voulais me lancer un nouveau défi et réaliser cette pochette. Je l’ai déjà dit, je suis loin, très loin d’être douée en couture (premiers pas en 2011 et j’arrive à peine à faire une trousse 2 ans plus tard quoi). Pourtant, comme beaucoup de choses pour lesquelles je rencontre des difficultés, la couture me fascine. Je trouve que savoir coudre, c’est un éventail de possibilités créatrices et créatives sans fin.
Il y a beaucoup de talents que j’aurais aimé avoir, et celui de savoir coudre avec fluidité en fait partie. Alors à défaut d’avoir des dispositions particulières, de temps en temps, je m’entraîne, je lis des ouvrages, je regarde comment les autres font.
Et là j’ai décidé de me lancer, d’apprivoiser un médium que je ne connaissais absolument pas, le simili cuir et en plus d’y ajouter une fermeture éclair.
Et c’est bien la fermeture éclair qui m’a donné le plus de fil a retordre (c’est le cas de le dire).
Premier essai, la tension du fil qui n’est pas bonne. La couture n’est pas soignée, c’est pas solide, bref catastrophe. Un petit détour par le net, je comprends que la tension est trop faible (grâce à ce petit schéma). Ensuite, il a fallu que je recherche laquelle des deux molettes permettait de régler la tension sur ma machine. Parce qu’instinctivement, j’allais diminuer la taille des points. Taille des points que j’ai par la suite voulu agrandir, mais ça n’a pas été super flagrant…
Je défais tout et je recommence.
Deuxième essai, tout se passe bien. Sauf que j’ai posé la fermeture éclair à l’envers. Là je commence à m’agacer, à me dire que vraiment je ferais mieux d’arrêter le carnage plutôt que d’abîmer le simili cuir.
Comme à chaque fois que je prends les choses trop à coeur et que j’essuie des échecs, j’ai presque les larmes aux yeux (oui, je sais, c’est ridicule de se mettre dans des états pareils pour une couture) (mais je suis comme ça, voilà).
Doucement. Calme-toi. Respire.
Je prends une tasse de thé, je gratouille mes plantes.
Je défais tout. Encore.
Je me réinstalle à la table du salon, je repose les choses bien à plat devant moi. Et tranquillement, doucement, je mets mes aiguilles, je maintiens la fermeture sur le coupon rouge coquelicot (nan, mais cette couleur n’est-elle pas divine ?), je vérifie que je ne me suis pas trompée de sens (au moins 392 fois) (au moins).
Je mets le tout en bonne position, j’appuie sur la pédale de la machine, je vais doucement pour tenter de coudre droit (raté, mais c’est plutôt léger). Le premier coupon est fixé.
Deuxième coupon, couleur aubergine celui là, je suis presque en méditation transcendentale pour savoir, petit a, comment fixer le coupon pour qu’il soit dans le bon sens, et, petit b, comment diable vais-je bien pouvoir faire pour coudre le truc sans complètement saccager l’ensemble. Je tente un truc improbable et sans doute pas très académique.
Et contre toute attente, ça marche. Damned, ça prend forme.
Le reste de la couture était bien plus à ma portée, même si, en y repensant, j’aurais dû plus espacer les coutures latérales du début et de la fin de la fermeture éclair. Là ça fait un truc bizarre. C’est pas moche, ça fonctionne, mais ça fait un peu artisanal.
Vous permettrez que je passe sous silence l’étape qui consiste à remettre à l’endroit l’ouvrage en le faisant passer par la fermeture éclair : entre l’épaisseur du simili cuir et la peur de flinguer toutes ces coutures si difficilement réalisées, j’ai bien cru que je ne m’en sortirais jamais, j’ai même pensé que j’allais la garder à l’envers (mais c’était ni pratique, ni esthétique).
Et puis voilà, la petite pochette bicolore est là. D’un côté je suis contente, de l’autre cette histoire de couture avec la fermeture éclair m’ennuie un peu. De là à tout défaire et recommencer… Je ne sais pas, je me dis que c’est dommage parce qu’elle fait bien sont travail, elle est jolie et en défaisant tout j’ai un peu peur de tout abîmer, surtout le simili cuir qui a déjà été beaucoup manipulé et piqué.
Alors je crois que je vais la garder comme ça, et garder au fond de mon cœur que ça valait le coup de se calmer, de persévérer.
Parce qu’elle est quand même rudement jolie, ma petite pochette bicolore coquelicot aubergine… Et que c’est le plus important, dans l’histoire.
Bonne journée !