Il m’aura fallu quelques mois pour aller (enfin !) faire renouveler mon abonnement à la médiathèque de Toulouse, mais voilà c’est fait ! J’en ai bien entendu profité pour emprunter quelques livres…
De gauche à droite donc :
Conte de la première lune – Keiichirô Hirano
Le fleuve sacré – Shûsaku Endô (celui-là, je l’ai fini, je vous en reparle bientôt)
Le pauvre cœur des hommes – Natsume Sôseki
Confucius – Yasushi Inoué
Voilà de quoi m’occuper et me distraire avant d’aller me coucher. Et vous, quelles sont vos lectures actuellement ? Des ouvrages à me conseiller ?
Ce livre m’a été prêté par ma belle mère, pour une raison bien précise. Il raconte l’histoire d’une jeune femme, Alexis, qui cherche à en savoir plus sur son histoire familiale. Pour cela, elle décide de se rendre dans le village natal de sa mère, Plaka. C’est ainsi qu’elle se rend dans le village, situé en face de Spinalonga, l’île qui abritait une colonie de lépreux entre 1903 et 1957.
Cette île, je suis allée la visiter il y a quelques années, et j’avoue que c’est un endroit qui m’avait assez marqué, très poignant. C’est donc avec beaucoup de plaisir que je me suis plongé dans ce livre (j’avais d’ailleurs découpé l’article du Elle qui lui était consacré, c’est dire si je voulais le lire).
C’est un livre très agréable, avec des personnages travaillés et une histoire forcément très poignante. J’ai aimé cette quête que mène Alexis pour en savoir plus sur sa famille, comment elle découvre le passé de sa mère, comment ce passé est raconté. C’est un roman simple, sans fioritures, mais qui nous fait voyager : on se surprend à s’imaginer sur la plage, à regarder les maisons blanches aux volets bleus, des géraniums débordant de partout…
Il y a bien entendu des histoires dans l’histoire, parce que le livre relate l’histoire depuis l’arrière grand-mère jusqu’à la mère d’Alexis. Il y a beaucoup de rebondissements, presque des intrigues, c’est très divertissant, ce que l’auteure souligne grâce aux pensées et interrogations des protagonistes (p313):
Alors qu’elle parlait, son esprit vagabond la ramena à ce froid matin d’automne où elle avait quitté Plaka pour rejoindre Spinalonga. Elle n’avait certes jamais rêvé de vivre dans une colonie de lépreux, toutefois, elle prit le temps de s’interroger : à quoi aurait ressemblé sa vie si elle avait épousé Manolis ? N’aurait-ce pas été une sorte d’emprisonnement aussi ? Quel genre d’homme n’hésitait pas à trahir sa propre famille ? Quel Judas abusait ainsi de la gentillesse et de l’hospitalité qu’on lui avait offertes ? Si elle avait été charmée par Manolis, elle mesurait à présent que le destin lui avait peut-être fait un cadeau en séparant leurs chemins. Pas une fois ils n’avaient abordé un sujet moins anecdotique que la récolte des olives, la musique de Mikis Theodorakis ou les fêtes des saints à Elounda? La joie de vivre dont il débordait l’avait attirée au début, mais elle comprenait qu’il n’avait peut-être aucune autre qualité. Une existence au côté de Manolis se serait sans doute apparentée à une autre forme de condamnation à vie, pas plus plaisante que celle qu’elle purgeait à Spinalonga.
Pour résumer, c’est un bon livre à lire au bord de la piscine, sur la plage ou en terrasse ensoleillée. Fermez les yeux, imaginez la mer pas loin… Mais oui, vous êtes presque en Crête (et qu’est-ce que c’est chouette la Crête !)…
Et puisqu’on parle de vacances, c’est à mon tour maintenant ! Je serais donc un peu moins présente sur le blog…
Bonne lecture, bon retour à ceux qui rentrent et bonnes vacances aux autres…
Voilà deux jours que je suis en mini-vacances ou en gros week end, comme vous voulez !
J’en profite au maximum pour me reposer, faire des choses différentes du quotidien, m’aérer la tête… Bien entendu, ce que j’avais prévu n’a pas pu se réaliser, mais je m’octroie quelques petites choses qui me font plaisir, de quoi nourrir l’âme et l’esprit…
Dans la série, on prend lesmêmes et on recommence, le grand retour du paquet cadeau avec du papier kraft. Celui-ci est destiné à mon frère. Pour le faire, j’ai donc utilisé du papier kraft, un nœud en origami dans le même matériau, de la bakers twine rouge-blanc-bleu et une petite étiquette (milk and paper). pour le bakers twine, je l’ai enfilé dans une aiguille pour fixer le nœud au pli décoratif du paquet. Si vous voulez, je vous ferai un petit tuto (mais il faut demander, sinon je vais oublier et je ferai rien).
Le vendredi, c’est le jour où je reçois le Elle. Ce midi, je l’ai feuilleté en mangeant (je sais, c’est pas bien de faire autre chose pendant que l’on mange…). Mon petit plaisir culinaire du jour, ça a été une commande chez sushi shop. Au menu : une soupe miso, une salade de chou et un chirashi saumon. Voilà des semaines que j’avais envie de commander, là j’en ai vraiment profité !
En dessert, je me suis même accordée un mochi mangue et un mochi chocolat. J’ai préféré le chocolat, car le goût est plus prononcé (et que j’adore le chocolat), mais vraiment c’est original et frais, c’est pas mal ces petites choses là.
Sinon, les journées sont meublées par des siestes, des lectures (tome 5 du Clan des Otori bientôt fini), un peu de cocooning, sans doute un peu trop de cuisine mais bon… Je souffle, c’est déjà pas si mal et je m’éclate avec le cours Red Velvet (Blog Love) qui est vraiment bien fait !
Comme je le disais il n’y a pas si longtemps, je suis un peu en mode « vacances » même si je n’y suis pas encore. Et quand je suis en vacances, je lis beaucoup, sur mon balcon notamment, au soleil ou à l’ombre, pendant des heures.
Cette année, je relis avec beaucoup de plaisir Le clan des Otori de Lian Hearn. J’avais déjà lu cette série de livres il y a 2 ou 3 ans, et je m’y replonge depuis quelques temps (je suis actuellement au 2/3 du Tome 4, Le vol du Héron).
Le clan des Otori est une série de livres composée de 5 tomes : les 4 premiers sont dans l’ordre chronologique, le dernier (le 5ème donc) revient sur ce qui s’est passé avant le 1er tome.
L’histoire se déroule dans les Trois Pays où les guerres de clan font rage. Dans le premier tome, Iida Sadamu, du clan des Tohan semble vouloir régner sur les Trois Pays. A cette époque, Tomasu, 16 ans, grandit dans la communauté des Invisibles, dont la religion leur interdit de tuer, entouré de sa mère et ses sœurs, dans le village de Mino, résolument éloigné des guerres de clan qui sévissent. Un jour pourtant, son village sera la cible d’une attaque du clan Tohan qui souhaite éradiquer cette communauté.
Miraculeusement sauvé par Shigeru, du clan des Otori, l’adolescent fait vœu de consacrer sa vie à servir le clan de l’homme qui lui est venu en aide. Shigeru l’adoptera et lui donnera le nom de Takeo. C’est ainsi que Takeo découvrira les guerres de clan, teintées d’intrigues, de trahisons, de jalousies pour la lutte du pouvoir. Avec l’aide et les enseignements de ses professeurs, il découvrira qu’il possède des talents bien particuliers et les développera au fur et à mesure des épreuves que la vie mettra sur son chemin.
C’est ainsi que le jeune homme devra composer avec différentes voies telles que celle du sabre et du guerrier et aussi choisir de suivre certains sentiments ou pulsions telles que la loyauté, la vengeance, l’amour, l’impulsivité, la maîtrise de soi…
J’aime beaucoup ces romans, tous très bien ficelés, avec beaucoup d’intrigues, de personnages attachants. Les valeurs que j’affectionne particulièrement telle que la loyauté, la maîtrise de soi, etc. y ont la part belle, malgré le foisonnement d’assassins, de traîtres, d’hypocrites.
Si vous aimez les grandes épopées teintées de mystères et de rouages vous adorerez ce livre, notamment si vous appréciez les civilisations asiatiques et les histoires de sabres et de clans.
Je crois bien que je le relirai encore, dans quelques temps, pour vibrer à chaque page, qu’elle évoque la guerre, la paix, l’amour ou la vengeance.
Bonne lecture !
PS : vous pouvez aussi consulter le site web dédié à ces livres, mais attention si vous n’avez pas tout lu, chaque tome est introduit et cela risquerait de vous dévoiler certaines choses que vous ne devriez pas savoir tout de suite !
Ce livre, si je n’en avais pas lu un bon article, je crois bien que je ne me serais jamais arrêtée dessus tant la couverture est sombre et oppressante. Et pourtant, quel roman palpitant !
L’histoire commence à Monte-Carlo. Une demoiselle de compagnie rencontre M. de Winter, le propriétaire de Manderley, une somptueuse demeure de l’ouest de l’Angleterre. Lui qui semblait accablé par le décès de sa première femme, Rebecca, retrouve peu à peu le sourire et le goût de vivre auprès de la narratrice, la jeune demoiselle de compagnie qui devient rapidement la nouvelle Madame de Winter.
Pourtant la nouvelle épouse devra, dès son arrivée à Manderley, composer avec le souvenir de la défunte 1ère épouse. Commence ainsi une lutte inégale entre la jeune femme inexpérimentée, timide et angoissée, et Rebecca qui exerce toujours une influence notable dans la propriété, sur ses habitants et les connaissances, plus d’un an après sa disparition. Une épreuve du feu en somme pour la jeune mariée et le couple que le livre raconte, avec toutes les douleurs que cela implique (page 11)…
Je m’en aperçois à son air soudain vacant, perdu, son cher visage déserté de toute expression, comme lavé par une invisible main et devenu un masque, une froide chose sculptée, toujours belle mais sans vie. Il fume alors sans arrêt en parlant avec animation de n’importe quoi, saisissant le premier sujet de conversation comme un dérivatif à son chagrin. On dit que les humains sortent meilleurs et plus forts de la souffrance et que, pour progresser en ce monde ou en tout autre, il faut subir l’épreuve du feu. Nous avons tous deux connu la peur, la solitude et une grande détresse. Je crois que l’heure de l’épreuve sonne dans toutes les existences. Nous avons tous notre démon particulier qui nous chevauche et nous tourmente et il faut bien finir par le combattre. Nous avons vaincu le nôtre; du moins nous le croyons.
C’est un roman qui parle de jalousie impossible (comment expliquer la jalousie envers une personne décédée ?), de volonté de bien faire, de mensonges et surtout d’angoisse. L’atmosphère est pesante, morbide presque, et les rebondissements ne manquent pas.
Si vous aimez les romans haletants, qui tourmentent un peu et sont étonnants, Rebecca est fait pour vous. Moi je l’ai lu en une journée !
Ce livre j’en ai entendu parler en lisant un article dans Psychologies magazine. Ce n’est pourtant pas un livre de développement personnel, c’est bel et bien un roman, captivant, rythmé. Comme je suis contente d’avoir découpé l’article et collé dans mon cahier d’inspirations !
C’est l’histoire de Luis, un jeune garçon argentin métissé qui vit avec ses parents et ses frères. Il est un peu turbulent d’ailleurs il tombe d’une échelle, dans le coma et se réveille bientôt, curieux et amoureux de la peinture. Un autre drame, bien plus violent survient peu de temps après : sa mère, une indienne quechua, décède. Luis est terrassé de chagrin, tant qu’il n’accepte pas l’inacceptable pour lui, à savoir la mort de sa maman. Il part donc à sa recherche dans les montagnes du Tiahuanaco, première étape d’un long périple pendant lequel il rencontrera plusieurs guides, à commencer par El Chura, qui tous l’initieront et l’accompagneront à leur manière à découvrir les sept plumes de l’aigle.
Un petit extrait, pour le plaisir (difficile de choisir d’ailleurs ! p17) :
Car les Indiens distinguent deux sortes de souvenirs : les froids, et les chauds, qu’ils appellent mémoires. Les souvenirs froids sont faits d’informations. Ils disent qu’ils savent, rien de plus. Qui dit que deux et deux font quatre ? Un souvenir froid. Les civilisés ont la religion de ces sortes de souvenirs. Ils les cultivent. Ils les accumulent. Ils savent faire d’eux des outils redoutables. Les primitifs les utilisent volontiers, mais ne les estiment pas plus que des traces mortes. Ils préfèrent chaudes, les instants survivants du passé qu’ils nous arrive d’évoquer et qui viennent à nous comme ils sont, avec leur poids de douleurs ou leurs frémissements d’allégresse, avec leurs larmes, leurs parfums. La tête se souvient, les sens ont des mémoires. Le corps, de haut en bas, des orteils aux cheveux, est un village de mémoires. Peupler ce village de mémoires alliées, afin que la vie soit bien défendue et servie, voilà selon l’école indienne la meilleure façon de construire un homme. L’encombrer de savoir inutile, de croque-mitaines, d’inquisiteurs, mère de Dieu ! C’est le nourrir d’ordures.
J’ai adoré ce livre. Vraiment. Je l’ai tellement aimé que je l’ai dévoré en une journée, d’abord au soleil sur le balcon, puis dans mon bain, etc. Dimanche, je ne l’ai pas lâché, ou presque. C’est un roman qui ressemble à un conte, quelque part entre l’Alchimiste de Paulo Coelho et Femmes qui courent avec les loups de Clarissa Pinkola Estès (pour les contes, par pour la partie analyse).
Je ne suis pas particulièrement attirée par les civilisations d’Amérique du Sud et je connais peu les mythes et contes de ces contrées, mais ce roman m’a plongée dans une ambiance de montagnes, de sable, de forêts denses, de méditation, de rencontres avec les esprits… Un voyage initiatique comme je rêverais d’en faire !
Parfait pour les jours à la plage, les coups de mou, les jours où on a envie de partir du bon pied, où on ne sait pas quoi faire, où on veut s’évader du quotidien.
Bref.
Parfait !
Ce livre, je me suis décidée à l’acheter après avoir lu un article à son sujet dans Psychologies magazine. Je ne me rappelle plus du sujet de l’article (je pense que cela s’inscrivait dans une thématique particulière, mais je ne me rappelle plus laquelle), mais j’avais découpé le petit encart pour le coller dans mon cahier d’inspirations.
Ce roman est une pure merveille !
C’est l’histoire de la petite Tomoko, 12 ans, qui part vivre chez son oncle : son père est décédé et sa mère reprend ses études et ne peut donc pas s’en occuper. C’est ainsi que la petite fille découvre la famille de son oncle avec des personnes hautes en couleur (Pochiko l’hippopotame nain, Grand mère Rosa une exilée d’Allemagne, Mina asthmatique qui collectionne les boites d’allumettes) , leur cadre de vie particulier (une maison de type occidental, anciennement zoo), les us et coutumes de la maison.
Le livre raconte l’année que Tomoko passe chez son oncle, et on y perçoit les questions d’une pré-adolescente: les premiers émois amoureux, les liens familiaux, la quête d’une place dans la famille, la volonté de faire bonne figure…
J’ai beaucoup aimé la sensibilité de ce livre, sa poésie, la douceur du récit, la justesse et la simplicité des termes employés (p14):
Je n’oublierai jamais la maison d’Ashiya dans laquelle j’ai vécu entre 1972 et 1973. L’ombre du porche d’entrée en forme d’arche, les murs crème qui se fondaient dans le vert de la montagne, les pampres de la rambarde de la véranda, les deux tourelles à fenêtres ornementées. Cela, c’est pour l’aspect extérieur bien sûr, mais l’odeur de chacune des dix-sept pièces, leur luminosité, et jusqu’à la sensation froide des poignées de porte au creux de la main, tout est resté gravé en mon cœur.
C’est un roman passionnant, on découvre les personnages au fur et à mesure et à la fin on a presque l’impression de les avoir rencontré. On s’émeut des liens entre Tomoko et Mina, on s’interroge avec les petites filles sur les questions de la vie, on sourit quand elles se passionnent pour une activité particulière et on se retrouve dans ces deux petites filles.
Une petite perle, une bulle de douceur que j’ai pris beaucoup de plaisir à lire, tellement absorbée dans le récit que je prenais mon livre partout. Je le conseille fortement en cas de coup de mou, quand on a envie de voyager dans les paysages sucrés de l’enfance…
Un excellent livre pour la plage (ou pas, d’ailleurs…).
Commençons par le commencement, si vous le voulez bien.
Il y a bientôt 4 ans, j’ai ma première attaque de panique. C’était le matin, je m’étais rendue au travail et je commençais à m’atteler à mes diverses tâches.
J’ai commencé à avoir des suées, la nausée. J’ai pensé à de l’hypoglycémie. Alors j’ai mangé des clémentines.
Mais ça passait pas. Ça passait tellement pas que je suis allée aux toilettes. 3 fois.
Les autres employés commençaient à arriver (moi j’étais responsable du bureau à l’époque). L’une d’entre elles me dit que j’ai pas l’air bien. A ce moment là, je me dis que c’est un petit coup de fatigue, que ça allait passer.
Et puis j’ai commencé à trembler. D’abord des mains, puis des bras, puis les jambes et en fait je tremblais de partout. Je faisais des allers-retours entre mon bureau et les toilettes. Ça faisait même pas 2 heures que j’étais là que déjà je commençais à me poser des questions, à envisager une maladie (je suis hypocondriaque et j’ai une peur panique de faire des malaises) (j’y pense environ 12 fois par jour, c’est dire l’obsession que c’est chez moi) (j’ai oublié de préciser que je n’ai jamais fait de malaise).
La collègue qui m’avait dit quelques minutes avant que j’avais pas l’air bien, m’a conseillé de rentrer après m’avoir trouvée tremblante et sanglotante dans le couloir. Elle a eu la gentillesse de me raccompagner chez moi : presque 30 minutes de trajet (dont la moitié de métro, le reste à pied) (je vivais à Montréal à ce moment là) dans un état pareil, seule, ça aurait été impossible pour moi.
Une fois rentrée chez moi, ma collègue (et amie depuis) m’a calmée et m’a conseillé du repos. Je me suis donc couchée. J’ai dormi (tenez-vous bien) de 10h jusque 15h le lendemain. 29 heures d’affilée (ou presque) ! (et en me levant j’étais décalquée…)
Cette crise a été la première d’une longue série de crises qui a duré un certain moment.6 mois quoi. Pendant ce temps, on m’a suspecté des trucs pourris (un cancer notamment) (dont je n’ai parlé qu’une fois, et où l’on m’a répondu « ouais mais c’est rien ça) (ça vaccine de parler de ses craintes) (mais bref, et heureusement, c’était une fausse alerte), j’ai du quitter mon travail, quitter ma vie, mes amis et mes habitudes, j’ai dû affronter le chômage, j’ai refusé une demande en mariage, je me suis fait larguer et mettre à la porte et j’ai eu un accident de voiture. En 6 mois, non seulement j’ai tout perdu, tout ce que j’avais difficilement construit, mais en plus j’ai du affronter cette maladie qu’est la crise de panique.
Oui c’est une maladie. C’est une maladie paralysante, une maladie qui était (et est toujours) peu connue et dont on a honte. C’est une maladie dont il est difficile de parler et c’est surtout une maladie que les proches ont du mal à appréhender. Difficile de se faire une idée de ce que c’est, de la douleur que c’est (physique et morale), des traitements (phytothérapie pour moi) et du suivi (psychothérapie par hypnose dans mon cas…) que cela nécessite*.
Tout ça pour vous dire que le livre/BD d’Olivia Hagimont(elle-même atteinte des troubles paniques) sur le sujet est très bien.
Déjà parce que c’est un livre dans lequel elle explique comment les troubles paniques lui sont tombés dessus, comment elle a essayé d’y faire face seule, son séjour à l’hôpital psychiatrique, les efforts qu’elle a du faire et comment, aujourd’hui, elle vit avec cela.
Le tout est présenté sous forme de BD, avec beaucoup d’humour. Car si c’est une maladie dont on ne guérit pas vraiment (on arrive à vivre avec, à calmer les crises), avec le recul, c’est vrai qu’il vaut mieux en voir les bons côtés, car il y en a !
C’est vrai que la première partie du livre (sous forme de BD) s’adresse sans doute plus aux personnes qui ont un proche qui vit cette maladie, parce qu’elle explique bien ce qui se passe, ce que l’on ressent, les épreuves à traverser. Ce qui ne m’a pas empêchée de beaucoup me retrouver dans certains passages (cf. page photographiée ci-dessus). Il y a aussi quelques petits conseils pour bien accompagner quelqu’un qui traverse une passe comme celle là.
La seconde partie du livre s’adresse surtout à ceux qui sont atteint des troubles paniques, en prodiguant des conseils. Elle est particulièrement bien faite, bien illustrée et bien argumentée. Elle peut d’ailleurs aider les proches à comprendre les outils et méthodes que doivent appliquer les personnes qui sont atteints de troubles paniques. Par exemple, on me regarde souvent avec des yeux ronds quand je fais mes exercices de respiration. Et pourtant, les exercices de respiration sont importants (et il n’y a rien de vraiment incroyable là dedans, il faut juste se poser 5 minutes pour respirer calmement quoi) !
Bref, un très chouette livre pour comprendre les troubles paniques et comment s’en sortir ou aider quelqu’un à s’en sortir. Limite je me tâte pour en offrir, c’est dire !
* Loin de moi l’idée de dire que mes proches n’ont pas su m’écouter ou m’épauler. Seulement, je pense qu’il est en effet très difficile de faire face à une maladie pareille quand elle touche une personne de son entourage. Je sais que certains ont été désemparés dans la mesure où j’étais incapable de parler, d’exprimer ce qu’il se passait. Cette passe a vraiment été difficile pour moi et mes proches, j’étais vraiment renfermée presque apathique. Et si j’en parle aujourd’hui (certes difficilement) c’est parce que je suis suivie. Ce n’est ni de la mauvaise foi, ni du caprice, c’est un vrai problème. Dont il est difficile de parler sans avoir honte, sans se sentir boulet, sans se dévaloriser. Voilà.
A la base, le programme de la journée c’était « cuisine, miam, soldes, piscine ».
Par la suite, on a dit qu’on se retrouverait à 13h en centre ville (pas cuisine donc).
Finalement, on s’est retrouvées à 14h49 (parce que Gazelle devait aller à la laverie et que mon bus est pas passé à l’heure prévue, donc elle a eu du retard, moi aussi, on était quittes) (de toute façon il y en a toujours une de nous deux qui est en retard, je suis sure que ça s’équilibre).
Une fois toutes les deux, on a attaqué en se disant qu’on n’avait pas grand chose à voir, qu’on ferait pas vraiment les soldes, blablabla…
Mouais…
Raté.
Pourtant ça partait bien. 1er magasin : Zara. Temps écoulé: 5 minutes et demie, juste le temps de voir qu’il n’y avait que des slims (et que si je restais là, j’allais sans aucun doute acheter une veste rose ou jaune fluo que j’allais jamais mettre) (ou une jupe plissée vert émeraude) (mais là Gazelle veillait au grain, elle a hurlé « Non ! » avant même que je décroche le cintre) (je t’aime copine, tu sais ?).
2ème magasin : Orcanta. C’est moi qui avait demandé. Il est hors de question que je fasse les soldes sans passer là bas, c’est une question de principes(et de remplissage du tiroir à sous-vêtements) (on sait jamais, des fois qu’il y aurait la guerre) (ou pas d’ailleurs).
L’avantage d’avoir une collection de sous-vêtements conséquente, c’est que tu as déjà plein de modèles en stock, souvent parfois le même modèle dans plusieurs coloris. L’inconvénient, c’est que tu as l’œil vachement affûté et une idée bien précise de ce que tu veux. Le plus d’avoir Gazelle avec toi, c’est que si c’est moche elle te le dit, mais si c’est bien, de suite, tu passes au niveau « je suis la plus belle » (pour aller danseeeeeeeeeeeer). La preuve, je suis persuadée que je suis méga canon dans mon maillot de bain (alors que j’ai 10 ou 15kgs en trop par rapport à mon moi idéal).
Ensuite H&M, rebaptisé Horreur et Malédiction par mes soins (et quand tu vois le monde là dedans, tu sais pourquoi je l’appelle comme cela). J’ai rien trouvé. Gazelle si. Alors je l’ai accompagnée aux cabines d’essayages, histoire de donner mon avis quoi. Il y avait une queue de 23kms, bizarrement je crois que c’est le magasin où on a le moins attendu pour essayer. Bien entendu j’ai donné mon avis sur tout, bien entendu au moment de payer on s’est mises sur la file où la caissière elle discute avec une copine mais elle encaisse personne, bien entendu on a dû bifurquer et bien entendu on a été toutes contentes d’avoir grillé 3 nanas parce qu’elles ont pas compris pourquoi on avait changé de file (la femme peut avoir des plaisirs très simples, qu’on se le dise).
On continue avec Camaïeu, on prend la même configuration que pour H&M et on recommence (sauf que Camaïeu c’est vachement plus clair comme magasin). Je crois qu’à ce moment là, avec Gazelle, on a commencé à envisager sérieusement l’idée du goûter.
Sauf qu’on est passé devant Sud Express. Le genre de boutique où je ne rentre que pendant les soldes. Et pourtant c’est petit (vraiment) tout le monde est comme un bulldozer à pousser tout le monde, du coup j’avais envie de mordre. N’empêche…
Je suis donc repartie avec deux débardeurs (une jupe pour Gazelle).
Ensuite on est allées goûter au Jardin des Thés, parce qu’avec tout ça, on avait faim un peu. Une carafe d’eau plus tard, j’avais mangé mon sorbet litchi-framboise et Gazelle sa Dame blanche. On se sentait d’attaque.
Alors on est allées à la Fnac.
Je ne sais pas pourquoi on persiste à aller là bas (ou à Virgin, enfin vous avez compris). A chaque fois, on ressort avec un truc (et 5 kilos de plus au bout des bras). A ce moment là, je crois que c’était la 5ème fois (une fois à chaque magasin donc) que Gazelle me disait qu’elle faisait du repérage, mais qu’elle achetait pas. Je sais pas qui elle essayait de convaincre, mais à voir à quel point on était déjà chargées toutes les deux c’était évident que c’était pas crédible. Mais je crois sincèrement qu’elle avait encore un peu d’espoir.
Et puis on est allées à Séphora.
Comment dire…?
Aller là bas quand on cherche rien déjà ça ne présage rien de bon quant à l’issue. Mais quand on cherche quelque chose (des trucs pour le bain dans mon cas) (ah bon ?), c’est encore pire. Là, le glas a sonné (3 fois) (ah non, ça c’est le train).
On a bien essayé de poursuivre, elle avec sa hanche en vrac, moi avec les cervicales qui voulaient voir jusqu’où elles pouvaient se vriller (#mamies), mais finalement, on s’est assises sur le trottoir pour goûter (oui, encore) (en fait j’ai mangé un biscuit, le sorbet il était loin, mais loin !) (Gazelle, elle, elle a pas goûté bizarrement). On s’est regardées, et on a vite compris à nos regards un brin bovins que la piscine, ça allait pas être possible (sauf si on arrivait à se téléporter, mais ça n’a pas marché).
Alors on est rentrées, chacune chez soi. Le premier truc que j’ai fait en arrivant, c’est m’affaler sur le canapé.
Et puis après, je me suis dit : « Et dire que t’as déjà acheté sur le net un maillot de bain, 2 jeans, 2 pantalons, 2 robes, 3 hauts et 3 paires de chaussures ».
2012 va être un bon cru pour les soldes, je le sens. Par contre, si le soleil revient, le week end prochain, c’est piscine.
Voilà.
PS : Le compte-rendu de Gazelle est disponible là.
Le caveau de famille, c’est la suite du mec de la tombe d’à côté que j’ai acheté après avoir lu certains commentaires qui me le conseillaient.
Dans ce roman, on retrouve donc Benny et Désirée, leurs univers respectifs discordants, leur verbe parfois acerbe mais toujours pétillant.
** A partir d’ici, je révèle la fin du premier opus, ne lisez pas si vous ne l’avez pas encore lu ! **
Dans le caveau de famille, Désirée et Benny se « séparent » mais se font une promesse. Désirée veut un enfant de Benny et lui propose 3 essais. Si à l’issue de ces trois essais elle n’est pas enceinte, alors l’histoire se termine là. Bien entendu, ils ont un enfant, et là c’est un changement à tous les plans, surtout pour Désirée qui vient s’installer à la ferme de Benny.
L’auteure évoque la maternité, l’adaptation à un quotidien différent de ce que l’on a connu, le quotidien d’un couple avec ses hauts, ses bas, ses disputes, ses joies.
Le roman est toujours organisé de la même manière: un chapitre est raconté par Désirée, l’autre chapitre par Benny, les deux racontant à peu près la même situation, chacun avec son point de vue et ses caractéristiques.
Je ne vous en dévoile pas plus sur l’histoire, sachez qu’il y a des rebondissements, que c’est un roman dynamique et rigolo. Comme le précédent opus, c’est un bon moment que l’on passe en se plongeant dans les pages de l’ouvrage, même si je l’ai trouvé un peu moins coloré que l’autre.
Une bonne lecture sans prise de tête et bonne pour les zygomatiques !