Alors voilà, fin juin, après 2 ans, 600h de cours et d’innombrables autres à réviser et pratiquer, j’ai passé mes examens (rappels : épisode 1, épisode 2).
A ce titre, je suis très heureuse (et fière aussi !) de vous dire que j’ai obtenu mon certificat !
C’est un peu surréaliste encore dans ma tête, parce que je crois que depuis le premier jour je me suis protégée contre un éventuel échec.
Et puis là, le certificat trône fièrement (?) sur ma table du salon depuis le 26 juin, et je ne sais toujours pas où l’accrocher, ni si je vais l’accrocher, l’encadrer ou le mettre sous verre, bref, je m’habitue à lui.
Je redécouvre aussi les soirées et les weekends sans travailler ou revoir systématiquement mes cours.
Je ne sais pas si vous vous rappelez la transition qui a eu lieu entre la fin de vos études et votre premier emploi ? Vous souvenez vous de ce sentiment bizarre en rentrant chez vous le soir de ne pas avoir de devoir à faire, de leçon à réviser, de carte à apprendre ?
Eh bien, j’en suis là.
Ce n’est ni mieux, ni moins bien, c’est juste différent. Alors j’explore cette différence, je m’émerveille de ces minutes que je peux utiliser comme bon me semble.
Ne vous méprenez pas, je sais très bien que si j’ai passé bon nombre de mes soirées et de mes weekends à travailler mes cours, c’est parce que je l’ai choisi : cela me plait, j’ai un projet professionnel derrière (on en reparle, la période est un peu chaotique en ce moment, mais on en reparle promis) et j’ai choisi de me donner à 100%.
Maintenant que j’ai le certificat, je me sens plus rassurée sur mes capacités, je lâche du lest, et je redécouvre les feutres, les crayons de couleur, les livres aussi…
Les loisirs finalement.
En ce moment c’est coloriage en regardant Youtube, en étant assise sur le balcon, en attendant que l’eau du thé chauffe, un peu tout le temps, parfois juste 5 minutes, d’autres 2 heures d’affilée.
J’espère que de votre côté aussi vous prenez le temps, ne serait-ce que quelques minutes par jour, à faire quelque chose qui vous fait du bien : quelques pages d’un livre, faire votre manucure, marcher un peu…
Vous savez, quand j’ai pris la décision de reprendre mes études, je n’en menais quand même pas trop large.
En fait, je ne sais combien de fois je me suis demandée si j’allais pouvoir m’inscrire à mon école, si vraiment c’était raisonnable, parce que quand même 600h de cours en deux ans en plus des 40 heures de travail par semaine, avec les heures sup, les déplacements, les astreintes, les opérations de nuit, est-ce que réellement je m’en sentais capable ?
Et puis les négociations avec mon chef qui n’en finissaient pas, parce que je voulais un temps partiel et que lui ne voulait pas, par contre il voulait bien que je pose mes congés et mes RTT pour aller en formation, ce qui n’était pas envisageable de mon côté, parce que non, déjà j’ai pas beaucoup de congés, je vais pas les poser pour aller travailler, même si c’est du travail que je fais pour moi et pas pour la société qui m’emploie.
On a fini in extremis avant la fin du délai pour les inscriptions à se mettre d’accord sur le fait que j’allais poser des jours sans solde (les jours de semaine), alors du coup il a fallu que je me mette à refaire un budget pour cette configuration-là.
C’est étonnant, en Ecole de Commerce j’ai fait une spécialité compta et j’étais plutôt bonne en finance, mais alors si on me demande de faire un budget je me retrouve comme une poule face à un couteau, la tête en biais par rapport à la feuille qui est aussi en biais mais de l’autre côté (ne vous demandez pas comment j’arrive à écrire dans cette disposition-là, plein de gens se posent la question), à me faire des plans sur la comète de la situation la plus pire (?), quitte à faire un budget autant le faire effrayant au possible.
Alors j’étais arrivée à un truc complètement débile, en mode j’allais devoir m’endetter sur 10 ans pour faire une formation qui en durait deux, je me suis dit que j’avais sans doute un peu forcé le trait. J’ai recommencé mon budget, et en plein milieu j’ai eu la « révélation » de la simplicité de la chose et j’ai trouvé des solutions que j’ai plus ou moins appliquées par la suite (on va dire qu’il y a des mois où j’ai été plus connectée avec l’état de mon compte en banque que d’autres, mais ce n’est pas grave, ça s’est rééquilibré depuis).
Ensuite, en envoyant mon dossier je me suis demandée si vraiment d’un point de vue de la fatigue j’allais être capable, parce que 12 jours d’affilée à travailler « ça pique un peu » comme dit le fils d’un de mes collègues, quand est-ce que j’allais bien pouvoir trouver le temps d’aller faire mes courses quand je suis en cours le week-end, est-ce que ma vie sociale n’allait pas en pâtir, et plus j’y pensais plus les « est-ce que » s’accumulaient.
Et comme à chaque fois que cela se produit et que je mentalise à outrance, je me suis dit que je verrais bien ce qui allait se passer.
Cela ne m’a pas empêché de continuer à me poser des questions (si vous saviez…), mais cela m’a permis d’expérimenter, de voir ce que ça donnait en vrai et pas seulement dans mon cerveau, et de trouver des solutions, de faire marcher ma créativité.
Par exemple, pour la question des courses, j’en suis arrivée à les faire à l’arrache à la supérette du coin qui ferme à 22h quand il ne reste que 3 pois chiches, un demi oignon et une banane dans mon frigo, sauf si j’arrive à sortir tôt du travail en semaine, ce qui veut dire que je n’ai pas kiné, pas yoga, pas ciné, bref rien, et qu’en plus j’arrive à partir un bon 2h avant que la Biocoop ne ferme ce qui arrive seulement les jours où la conjonction astrale du joint de carbu des essuie-glaces est bonne et qu’elle est alignée avec la lune en verseau.
Ce n’est pas forcément quelque chose qui me satisfait à 100% (la supérette n’est pas une championne du bio et du local, si vous voyez ce que je veux dire) pourtant, sur le plan strictement basique cela remplit ses fonctions : cela me permet d’avoir de quoi manger.
Maintenant, je me dis qu’à force d’expérimenter, sans m’en rendre compte, j’en ai fait du chemin.
Parfois avec des systèmes un peu bancals, parfois avec des organisations qui finalement me stressaient plus qu’elles ne résolvaient de problèmes, parfois en m’étonnant des effets positifs d’un changement tout simple (le covoiturage !) et malgré tout en ayant des résultats, en m’adaptant petit à petit, en essayant des choses, en cherchant à faire mieux.
Aujourd’hui, je suis étonnée de cela.
Ces deux années sont passées vite, ce n’était pas aussi dur que l’idée que je m’en faisais, et puis surtout, je crois que je me suis trouvée une force que je n’imaginais pas.
J’ai lu vos petits commentaires sur mon précédent article sur le sujet, j’ai aussi écouté les avis de mon entourage lorsque j’évoque mon expérience de salarié qui étudie en plus pour se reconvertir.
Et en fait, ce que je voudrais vous dire, parce que même si je continue à me poser bien trop de questions j’en suis fermement convaincue, c’est que ce courage, cette envie, cette adaptation, nous l’avons tous en nous, qu’on est tous capables de faire ça.
Tous.
Croyez en vous et suivez vos rêves. Les interrogations et les peurs ne sont là que pour être mises au défi de la réalité.
Après de longues tergiversations, en septembre 2014, peu après mes 30 ans donc, j’ai décidé de reprendre mes études et j’ai commencé une formation.
Cela fait donc un peu plus d’un an et demi que je pends des cours tout en travaillant, et bientôt je finirai mes weekends de formation (le dernier sera en mai), passerai mes examens (en juin) et ainsi obtiendrai mon diplôme.
C’est un sujet que j’ai peu abordé ici, cependant il me semblait que c’était le bon moment pour faire part de quelques réflexions sur le sujet, sans toutefois aller jusqu’au bilan, que je ferai sans doute une fois que j’aurais un peu plus de recul.
J’ai choisi de reprendre mes études après une longue réflexion et avoir analysé mes doutes et peurs : j’évolue dans le même secteur professionnel depuis presque 10 ans, secteur qui aujourd’hui ne me correspond plus.
Ne me sentant plus sur mon chemin, ou tout du moins sur un chemin dans lequel je m’épanouis, je me suis demandée ce que je pouvais faire d’autre, quelle voie pourrait me correspondre et quelles possibilités s’offraient à moi pour me réorienter.
Ma demande de bilan de compétences n’ayant pas aboutie, j’ai cherché en moi des réponses à mes questions, tout en me documentant et en faisant confiance à mon instinct : après tout, j’ai déjà occupé plusieurs emplois différents, je pourrai toujours bifurquer encore une fois si besoin.
Malgré tout, il ne faut pas se leurrer, ce choix a été comme un plongeon dans l’inconnu !
C’est pour cette raison que dans un premier temps je n’en ai pas parlé ouvertement : j’ai préféré voir comment je m’en sortais, comment je ressentais l’expérience avant de faire connaître mon choix. Pas question de me rajouter le stress des questions / réponses alors que j’étais en train de chercher un nouvel équilibre !
Car c’est bien un équilibre entre travail, formation et vie personnelle que j’ai dû bâtir à nouveau : pour simplifier, si un mois se compose de 4 semaines, je travaille 3 semaines complètes, j’ai 3 weekends de libres, 3 jours d’affilée (vendredi, samedi et dimanche) de formation et une semaine de 4 jours de travail.
Durant mon temps libre, je m’accorde des moments de détente bien entendu, mais aussi des plages pendant lesquelles je révise mes cours et pratique autant que possible les gestes que j’apprends.
On me dit souvent, lorsque j’évoque le sujet, que ça doit être fatiguant de jongler comme cela et demander beaucoup de travail.
Et c’est vrai, c’est un challenge parfois de trouver une place pour chaque activité et de ne pas s’oublier dans le processus.
Pourtant, je suis extrêmement contente d’avoir fait le pari de reprendre mes études : j’ai rencontré des personnes très intéressantes (professeurs et camarades confondus), j’ai ouvert mon esprit à d’autres façons de penser, de voir le monde, et surtout, j’apprends quelque chose qui me passionne.
Reprendre mes études m’a redonné du dynamisme et de la créativité dans ma façon d’appréhender ma vie et mon futur, ce qui était exactement ce dont j’avais besoin à ce moment là.
Aujourd’hui, je ne sais pas encore très bien comment je m’organiserai une fois mon diplôme obtenu, c’est un sujet que je dois encore maturer dans la mesure où je ne l’ai pas exploré autant que je le voudrais.
Rien de figé pour l’instant, je suis encore en pleine découverte de l’activité que j’apprends, de moi-même, et du nouvel équilibre que je vais vouloir bâtir.
Finalement, reprendre ses études c’est un peu se retrouver dans un monde où l’inconnu côtoie l’enrichissement personnel.
En écrivant ces quelques lignes je me rends bien compte qu’il était sans doute un peu ambitieux de vouloir parler d’un sujet aussi vaste en un seul article : j’espère avoir pu poser les grandes lignes de ce projet que je nourris depuis quelques temps.
Si vous avez des questions ou si vous voulez faire part de votre expérience, n’hésitez pas à le faire en commentaires, je serais ravie d’échanger avec vous sur le sujet.
Et puis sans doute que dans quelques temps je viendrai préciser mon propos sur cette expérience étonnante, il y a tellement à dire !