Mon quatrième jour à Londres a commencé par le quartier de Camden. Je suis dans un premier temps allée au Camden Market mais pour être franche, je n’ai pas accroché. Peut être que l’ambiance ne me convenait pas, peut être que je n’étais pas dans le bon état d’esprit pour ce marché là, peut être était-il trop tôt quand j’y suis allée, toujours est-il que je ne m’y suis pas attardée, je n’y ai même pas pris de photos.
Après cette courte escapade (un bref échauffement des pieds dirons-nous), je me suis rendue au London Zoo.
1/ London Zoo
Depuis toute petite, j’aime aller dans les zoos. Les animaux me fascinent, j’aime les regarder évoluer, j’aime leur nonchalance, j’aime lire les panneaux descriptifs. Avec le London Pass, le zoo est gratuit (et puis il y a un coupe-file), c’était une raison de plus pour y aller.
Donc, je me suis rendue au zoo, un samedi matin ensoleillé. Alors peut être qu’en vacances je perds quelque peu mon sens pratique, parce que j’ai réalisé de la chose quand je suis arrivée : une file énorme de gens faisaient la queue pour rentrer. Bien sûr, je n’ai pas attendu du tout (London Pass je te chéris), mais sur le coup je me suis demandé si c’était bien raisonnable, s’il ne valait pas mieux que je revienne un autre jour.
Et puis non, je suis rentrée, et je suis restée pitée devant les pingouins, entourée d’une nuée d’enfants, à m’amuser, comme eux, de les voir marcher sur les galets, plonger dans l’eau et faire moult pitreries. Si je suis restée là moins de 20 minutes, ce serait vraiment extraordinaire. Mais comme j’ai tout lu, que j’ai porté une petite fille (après avoir demandé la permission à son père qui était à côté de moi les bras déjà chargés), et que quand tu es encerclée d’enfants c’est un peu difficile de sortir dans trop gêner, je suis restée là un moment. Ce qui m’a permis de prendre le soleil au passage (et j’ai bien fait, parce que c’est pas à Toulouse que je le vois le soleil en ce moment).
Et puis après je suis allée voir les papillons, avec le choc thermique j’ai bien cru que j’allais m’étouffer, mais en fait non, j’ai regardé patiemment les papillons voleter tranquillement, ça m’a fait remonter des souvenirs, j’ai pensé à Montréal et aux papillons en liberté (Alain, tu as ma gratitude éternelle pour m’avoir fait découvrir ça et partagé avec moi ce moment fabuleux), c’était presque pareil sauf que c’était plus petit et que mon grand-frère du Canada n’était avec moi que par le cœur et la pensée.
J’ai largement passé la matinée au zoo, à fureter d’animaux exotiques en animaux plus communs, en me perdant bien entendu (du coup je pense que j’ai vu des choses que personne n’a vu), en revenant sur mes pas, en attendant que certains animaux reviennent une fois leur enclos nettoyé. Je me suis extasiée devant des cochons (si, c’est pas glamour mais c’est vrai), des lapins (je suis très fière d’avoir réussi à le prendre en photo en train de bailler, j’ai poireauté 10 minutes pour ça), des hippopotames, des perroquets, des lynx, des tigres, j’en passe et des meilleures.
J’ai eu un pincement au cœur, quand même, de voir toutes ces pauvres bêtes entassées dans des enclos pour nous distraire. C’est là le paradoxe du zoo : ça permet de voir « en vrai » des animaux qu’on ne verrait peut être pas autrement (j’avoue que la mygale, je leur laisse), mais de l’autre, ils ont vraiment l’air (et pas que l’air) de s’ennuyer. Par contre, j’ai été agréablement surprise de voir que les londoniens avaient profité de cette belle matinée pour emmener leurs enfants, notamment handicapés, au zoo pour les stimuler, leur donner le sourire.
Jamais je n’avais vu autant d’enfants handicapés dans un même endroit et j’ai été très touchée de voir ces enfants rire, essayer de rentrer en contact avec l’animal, interroger leurs parents du regard. C’était très beau (#gnangnan).
2/ Regent’s park
En sortant du zoo, on accède directement à Regent’s park. C’est un parc immense, et il y avait beaucoup de monde ce jour là. Histoire d’entrevoir un peu plus clairement mon après-midi je me suis posée sur des gradins, à côté d’un papi très charmant.
Il y avait un match de baseball où les petits jouaient, le papi a jugé bon de m’expliquer les règles parce que je suis Française et comme il était gentil comme tout (et qu’on a bien blagué mine de rien), je ne me voyais pas lui dire que j’avais passé quelques années au Canada et que donc les règles, je les connaissais.
Et puis qu’on parle de papis et de mamies, je vous le dis de suite : les papis et mamies à Londres c’est la vie, c’est le charme britannique dans toute sa splendeur (vous allez vite comprendre pourquoi je vous dis ça). J’en ai croisé plein, j’ai adoré partager ne serait-ce qu’un petit bout de chemin avec eux, ils sont d’une bonté et d’une gaieté extraordinaires (et puis les papis ils m’appelaient « sweetheart » et rien que pour ça, ça dépote).
Enfin avec tout ça, ça devait faire bien 30 minutes que je m’auto-digérais tranquillement, alors j’ai remercié mon ptit papi, je lui ai souhaité une bonne journée, et je suis partie crapahuter du côté de Marylebone parce qu’on m’avait conseillé une bonne adresse pour déjeuner (et quand on parle de manger, hein…).
3/ Paul Rothe & Son
Cette adresse, j’ai beau avoir mis 3 plombes à la trouver (c’est pas compliqué, j’ai pratiquement arpenté Marylebone High Street 3 fois avant de trouver Marylebone Lane), mais je ne regrette pas le déplacement !
L’adresse m’a été conseillée par Sarah et quel bon conseil (merci mille fois) ! Ici, c’est une épicerie très vieille Angleterre, avec les étalages en bois remplis de confitures et autres délices, une affaire de famille qui sent bon la tradition.
On peut y manger aussi, il y a quelques tables. On commande au comptoir et en quelques minutes vous avez devant vous votre menu, avec le sourire et le petit mot qui va bien.
Ce jour là, quand je suis arrivée, il ne restait qu’une seule table (de 4) tout au fond de la boutique, bien entourée de confitures. Toutes les autres tables étaient occupées par une clientèle apparemment très habituée des lieux, et notamment des petits couples de papis et mamies, des papis entre eux et des mamies entre elles. J’aime bien ces ambiances un peu hors du temps et à la fois très cocon, c’est très réconfortant.
Au menu pour moi ce midi là, un petit bol de goulash (une merveille) et un sandwich à la saucisse (la meilleure saucisse que j’ai mangé de ma vie, bien apprêtée, sans chichis mais à la perfection). Le tout en regardant la carte, en me disant que faire du shopping un samedi après midi sur Oxford Street ce n’était peut être pas du tout une bonne idée et que, comme les nuages commençaient à arriver doucettement, un musée, finalement ce ne serait pas trop mal pour l’après-midi. Forte de ce changement de plan, et bien rassasiée par mon déjeuner, je demande un thé (on est à Londres ou pas ?) histoire que la digestion se profile sous les meilleurs auspices.
C’est à ce moment là que les 3 mamies de la table juste devant moi se retournent, toutes guillerettes et gaillardes, et me demandent si ça me dérange si elles viennent s’assoir avec moi, histoire de partager le thé. Bien entendu j’ai dit oui, j’ai fait de la place dans mon bazar, elles étaient toutes contentes, m’ont posé 3 milliards de questions, m’ont raconté comment elles se sont rencontrées, ce qu’elles faisaient dans la vie, ah mais regardez, ici c’est John mon arrière-petit fils et ça c’est mon chat, vous voulez venir jouer au bridge avec nous, on y va à 15h, ça nous ferait plaisir, mais vous voyagez seule, oh vous êtes bien courageuse, etc., etc.
J’ai décliné le bridge, mais j’ai adoré ce moment avec ces petites mamies qui ont insisté pour m’offrir mon thé, qui m’ont raconté un peu de leurs histoires, le tout ponctué de sourires et d’éclats de rire. Quand je vous dis que les papis et mamies à Londres c’est la vie, c’est pas pour blaguer : ce sont les plus belles rencontres de mon séjour.
4/ Tate Britain
Après toutes ces chouettes discussions, je suis retournée sur Oxford Street pour prendre le métro (et oui, quelle bonne décision de renoncer au shopping !) histoire de me rendre au Tate Britain.
Alors déjà, le quartier est très chouette, un brin résidentiel mais vraiment joli et apaisant. Et alors le musée (quoi je suis toujours enthousiaste pour un musée ?!), il est aussi bien que le Tate Modern, même si le style est différent. Ici, on présente les œuvres des peintres britanniques depuis 1500 à nos jours. On y voit l’évolution de l’art, des sujets, on s’y perd (encore ?!), on y découvre plein de choses.
Je vous aurais bien montré quelques photos mais elles étaient interdites, en tout cas il y a beaucoup, beaucoup de belles choses, les amateurs d’art classique et contemporain y trouveront leur compte.
Quelques heures plus tard je suis donc ressortie du musée avec dans l’idée que j’irais bien aux Kensington gardens et à la Serpentines gallery, mais il commençait à se faire un peu tard, j’avais envie d’un bon thé et de me reposer un peu les pieds (parce que mine de rien, le lendemain j’avais deux marchés et un musée à faire) alors je suis rentrée.
Et ce soir là, j’ai réalisé que j’avais déjà passé la moitié de mon séjour à Londres… Déjà ?!
Bonne journée !