Il existe des objets, apparemment anodins voire inutiles pour le commun des mortels, qui revêtent pour d’autres personnes un symbolisme particulier, un souvenir qui nous les rend attachants, peut être bien plus que de raison.
Il y a quelques mois, mon papa a déménagé. Et comme la nouvelle maison est plus petite que la précédente, il fallait bien faire du tri. D’autant plus qu’entre ses affaires, celles de ma belle-mère, les cartons du précédent déménagement qui étaient encore plus ou moins intacts et les choses que mon frère et moi avons laissé là « en attendant » (un logement plus grand, un sursaut de motivation pour faire le tri ou je ne sais trop quoi d’autre, enfin en attendant quoi), des affaires, il y en avait beaucoup.
Alors du coup mon papa il avait bien besoin d’un petit coup de main pour savoir de quoi il pouvait raisonnablement se séparer sans qu’on ait le cœur brisé. Et quand il m’a demandé ce que je voulais garder, la réponse qui a fusé, naturellement et bien avant quoi que ce soit d’autre (ai-je seulement cité quelque chose d’autre ? Je ne me rappelle plus… ), c’était…
Je sais bien que pour beaucoup, la Super Nintendo c’est juste une vieille console obsolète, un truc rétro limite préhistorique avec lequel on ne voit pas trop bien l’utilité de s’encombrer quand on regarde les consoles de dernière génération.
Mais pas pour moi.
Ma Super Nintendo (oui, celle là avec les autocollants tout moches c’était la mienne, mon frère avait la sienne, qui a été revendue depuis), c’est tout un symbole. C’était l’époque où je jouais avec mon frère, qu’on joue l’un contre l’autre ou l’un avec l’autre. J’y ai aussi joué avec mon papa (mais mon papa, en fait, je crois qu’il préférait l’Atari) et des copines.
C’était mes premiers jeux de rôles avec des énigmes (Zelda pour ne citer que lui), mes premières frayeurs (Mortal Kombat), mes premiers jeux que je finissais et recommençais sans cesse (Megaman X), mes premiers jeux de plateforme (Mario, bien entendu).
Je ne crois pas être devenue par la suite une « joueuse », même si j’ai vécu pendant des années avec un gamer (et que j’ai participé à des LAN party, y compris en tant qu’organisateur).
En tout cas j’ai un attachement particulier à ces jeux « simples », au graphisme que certains qualifieront de laid mais qui a l’avantage de ne pas me donner mal à la tête et de laisser place à l’imagination de l’enfant qui est au fond de nous, aux musiques reconnaissables parmi mille autres. J’ai beaucoup de mal à me faire aux jeux plus réalistes, plus 3D, plus modernes. Moi j’aime bien ces vieux jeux, cette vieille console à cartouche, ces manettes qui ne comprennent pas forcément tout le temps ni tout de suite que bon sang là on vient d’appuyer sur B, sur B je te dis, mais tu me le fais mon B ou bien ?!
Alors voilà, il y a quelques semaines, j’ai embarqué la Super Nes et quelques uns de ses jeux dans des cartons, non sans avoir testé la bête avant pour voir si elle marchait.
Si vous aviez vu mes yeux brillants et mon sourire, entendu mon petit cri ravi quand la musique de Super Mario World s’est lancée, vous comprendriez à quel point la Super Nes c’est bien plus que du retrogaming, bien plus qu’une vieille console qui a besoin d’un petit coup de nettoyage à mes yeux.
C’est une porte vers des souvenirs que je chéris et tant que je pourrai la garder et jouer quelques heures dessus, je la garderai. C’est un peu ma madeleine de Proust vous voyez…
Et vous, quelle est la vôtre ? Avez-vous des jeux (vidéo, de plateau…), des consoles, des livres qui ont une place particulière dans votre cœur ?
Bonne journée !
PS : Si par hasard vous avez une bonne idée pour décoller les autocollants sans abîmer la bête, je prends !