Avant toute chose, je me doute bien que Voyage au-delà de mon cerveau (My stroke of insight est le titre original) n’est pas forcément un titre qui vous aurait enjoint à acheter un livre, ni à lire l’article qui en parle.
Et pourtant, si vous le voulez bien, laissez-moi vous parler un petit peu de ce livre, qui n’est rien de moins que mon coup de coeur de Septembre, et sans aucun doute très très bien placé pour le top 10 de l’année (ça vous dit un top 10 des livres que j’ai lu et qui m’ont le plus plu ?).
Jill Bolte Taylor est une scientifique américaine spécialisée en neuroanatomie. Diplômée de Harvard, elle a officié en psychiatrie puis s’est spécialisée en neurologie notamment pour comprendre la schizophrénie, maladie dont est atteint son frère.
Jill a donc pour travail d’étudier le fonctionnement du cerveau. Et elle va notamment étudier le sien, puisqu’à 37 ans elle est victime d’un AVC dans son hémisphère gauche. C’est toute l’histoire de l’AVC (déroulement, prise de conscience, etc.) et de sa rémission (qui a pris 8 ans certes, mais rémission complète quand même) que ce livre relate, avec bien entendu le retour d’expérience de l’auteur.
Le corps humain me fascine et notamment le cerveau (il n’y a pas que cela, mais ça fait partie de la liste interminable de choses qui m’intéressent). Cela va peut être vous paraître complètement incongru, mais je trouve quand même assez incroyable que quand on se coupe le doigt, ça se répare, que quand on mange un aliment, tout un tas de processus se mettent en route pour qu’on puisse assimiler les nutriments, etc.
Je ne suis pas du tout une scientifique (j’ai fait des études dans l’économie et le commerce), mais de temps en temps j’aime bien me documenter et apprendre de nouvelles choses dans ces domaines-là. Oh bien sûr je n’ai pas les compétences pour tout vérifier, loin de là, mais comme cela vient assouvir ma curiosité, je suis contente.
Et donc ce livre, qui est très accessible (pas besoin d’être un spécialiste du cerveau pour comprendre, il y a des petits schémas, il est vraiment abordable), ce n’est pas vraiment une étude, c’est plus un témoignage, quand bien même on apprend quelques petites choses sur le cerveau (en gros : quel hémisphère s’occupe de quoi).
Je l’ai trouvé très émouvant, pas triste, ça non, mais plutôt gai (si, si), avec beaucoup de bons sentiments. J’ai particulièrement été touchée quand l’auteur raconte comment sa mère (G.G. dans l’extrait ci-dessous) s’est occupée d’elle pour lui réapprendre à parler, marcher, distinguer les formes et les couleurs, etc.
G.G. a pressenti qu’il fallait me soigner en stimulant mes connexions neuronales le plus rapidement possible. La plupart de mes neurones souffraient d’un traumatisme mais mon hémorragie n’avait détruit qu’un très petit nombre d’entre eux. En principe je ne devais pas me rendre chez l’orthophoniste ou le kinésithérapeute avant l’intervention, ni au cours des quelques semaines qui suivraient. En attendant, je ne demandais pourtant qu’à apprendre ! Les neurones se développent en formant entre eux des réseaux complexes alors que, seuls dans leur coin sans la moindre stimulation, ils finissent par dépérir. G.G. et moi voulions à tout prix que mon cerveau récupère : nous avons ainsi profité de mon moindre regain d’énergie sans perdre un instant.
8 ans pour une rémission complète, est-ce qu’on serait capables d’accompagner son fils/sa fille, son compagnon/sa compagne, son frère/sa soeur ou encore son père/sa mère dans un tel challenge, en étant convaincu que les choses vont se remettre, que les connexions vont se refaire, que les capacités vont être recouvrées ?
Est-ce que nous même, avec une telle épreuve à traverser, nous aurions la force, l’envie, la foi de nous battre ?
Alors oui, bien entendu que Jill raconte l’expérience de son point de vue, avec son schéma de pensée : parfois il peut y avoir quelques passages un peu à connotation « mystiques », notamment quand elle raconte ce qu’elle a ressenti en se retrouvant « dans son cerveau droit ».
Néanmoins c’est une histoire qui m’a beaucoup touchée, qui m’a permis de réfléchir sur certains sujets que je n’avais pas envisagés jusqu’alors. C’est tellement beau cette rémission, petit à petit, sans se décourager ou presque face à la tâche.
Une belle leçon de vie.
Vous connaissiez ?
Bonne journée !
PS : Jill Bolte Taylor a aussi fait une conférence Ted que vous pouvez retrouver ici. Les sous-titres sont décalés, la présentation fait beaucoup plus « récit d’expérience mystique » que le livre, mais l’émotion est là, peut être que cela vous incitera à en savoir plus.