En fait, je ne sais pas trop bien comment écrire cet article.
A la base j’avais prévu de parler de mes podcasts préférés, ceux que j’écoute quand j’ai envie de marcher, mais pas vraiment toute seule.
Mais aujourd’hui, j’ai envie de parler d’autre chose (ce qui veut sans doute dire que l’article va faire 20 pages, attrapez vous une boisson et un snack, c’est plus prudent). J’ai envie de parler de l’expérimentation, parce que je crois qu’actuellement c’est là dessus que la Vie m’amène à réfléchir.
Ce qui est quand même assez rigolo puisque, si on y réfléchit bien, qu’est-ce que la vie sinon une vaste expérience composée de milliers de plus petites ?
Ces derniers temps (mais peut être que c’est plus ancien que je ne le crois, allez savoir), je m’interroge donc sur l’expérience, cet événement à la fois exaltant et effrayant.
Je crois que tout est expérience, le quotidien en est une, sortir de sa zone de confort en est une autre : à chacune son panel de couleurs, d’émotions, d’anticipations, de satisfactions.
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Hier j’étais au téléphone avec un ami, et je lui disais qu’actuellement, le chômage c’était un peu comme si j’étais en plein milieu d’un champ de coquelicots, et que je pouvais tourner à 360° voir plein de ces fleurs qui représentaient autant d’opportunités plus exaltantes les unes que les autres. Et je lui disais que j’avais bien du mal à faire un choix.
Si en prenant le coquelicot à ma droite cela voulait dire que je renonçais à tous les autres coquelicots ?
Dans ma tête, il y avait cette dichotomie c’est soit coquelicot de droite mais pas celui de gauche, il faut choisir.
Sécurité ou liberté.
Stabilité ou aventure.
Unicité ou variété.
Salarié ou auto entrepreneur.
Etc.
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Quand j’étais étudiante, en première année d’ESC, j’ai fait mon premier stage en entreprise : j’ai détesté le marketing, mais le secteur dans lequel évoluait la société pour laquelle j’étais stagiaire me semblait être comme une boite au trésor à explorer. Je ne suivais pas la bonne filière, je pensais ne jamais arriver à mettre le pied dans ce secteur là.
1 an plus tard je faisais mes premiers pas dans le secteur, en tant que stagiaire, et 6 mois plus tard, après avoir fini mon diplôme qui ne me servait à rien (croyais-je) j’étais embauchée dans ce secteur. Premiers pas, apprentissage accéléré, sois autonome, passionnée et curieuse et tout va bien se passer.
Quand j’étais à Montréal, je rêvais d’occuper le poste que j’ai occupé pendant ces 7 dernières années, à être plus sur le terrain, à découvrir des situations complètement nouvelles dans ce secteur que je commençais à aimer : je suis rentrée en France, j’étais une bleue, pas d’expérience significative dans le secteur et pas les « bons diplômes » aux yeux de beaucoup d’entreprises. Je croyais que j’allais me retrouver à faire de la compta, ma spécialité en école de commerce, que je détestais et à laquelle je ne comprenais pas grand chose.
5 mois de chômage plus tard (et à l’époque je l’ai largement moins bien vécu qu’aujourd’hui), j’étais embauchée en tant qu’ingénieur (c’est à ça qu’il m’a servi mon bac +5 en compta, à avoir un statut d’ingénieur sans avoir fait une école d’ingé) et j’occupais le poste dont je rêvais quelques années auparavant. Expériences à gogo, des rencontres en veux-tu en voilà, mets ta ceinture tu vas en prendre plein les yeux, ça va secouer.
Quand j’étais dans ma précédente entreprise, j’ai rencontré ces hommes d’une quarantaine d’années : je leur demandais de me parler de leur quotidien, de leur poste, de ce qu’ils voulaient faire pour l’entreprise, et moi la petite jeune, je les aidais à mettre en place des solutions. Ça faisait 20 ou 25 ans qu’ils étaient dans le métier, ils avaient une stratégie, des objectifs, et moi des étoiles plein les yeux. Ils avaient gravis les échelons un à un, ils me parlaient de leurs expériences à chacune des étapes : si vous pouviez imaginer à quel point ces gens m’ont fait rêver, m’ont fascinée. Je me disais que vraiment, ce poste là, si jamais je restais suffisamment dans le métier, ça devait être chouette d’y être, j’aimerais faire ça. Le Graal, c’était ça : je ne voulais pas aller plus haut parce que plus haut il y a du management et que j’en veux pas, je voulais juste expérimenter ça, cette vue complète.
Il y a deux ans, je me disais que j’avais besoin d’autre chose dans ma vie, j’ai commencé des cours pour devenir kinésiologue. Je ne savais pas trop ce que j’allais en faire, je voulais juste apprendre, connaître un peu mieux l’humain. Quand j’ai signé la rupture conventionnelle, je me suis dit que j’allais partir m’installer au Cap Ferret, ouvrir mon cabinet et que ça allait roxer du poney.
Ce n’était pas l’avis du banquier.
Mon business plan n’était pas tellement d’accord non plus, même le plus optimiste des optimistes.
Et puis vraiment, là, tu te sens ma grande à changer de région, ouvrir un cabinet où tu ne connais pas grand monde, et en étant très très juste financièrement ?
Non.
Changement de plan. Je ne sais pas quoi, mais changeons de perspective, il doit y avoir une solution.
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Mi-juillet, le téléphone sonne. Ce n’est pas la première fois qu’il sonne aujourd’hui, j’ai mis mon CV en ligne et je suis toute étonnée qu’il intéresse des gens. J’ai dit non à beaucoup de choses, mais lui là, il vient de dire un mot magique, dans ma tête j’entends mon ancienne psy qui me dit « vous savez, quand la vie vous fait un cadeau, il faut savoir le saisir ». Mince, ça ressemble à un cadeau, un beau cadeau même si je sais pas encore si s’en est un. Il y a des petits papillons, l’adrénaline qui monte, oui d’accord, je veux bien les rencontrer.
Fin Juillet, 1er RDV. Bizarrement je suis complètement détendue, je viens juste voir, voir c’est quoi vraiment ce cadeau. Je viens comme chez McDo, à savoir comme je suis, un peu de mascara en plus, c’est tout. On discute, il est gentil ce monsieur, l’autre aussi d’ailleurs, voilà pourquoi on vous a fait venir, ça vous intéresse ? Je suis pas encore sure que ce soit LE cadeau, mais dans ma tête, il y a une voix qui me dit d’y aller, que c’est pour moi ce truc-là. Oui je suis intéressée, je veux bien rencontrer les autres personnes. J’ai l’impression de m’être transformée en bouteille d’eau gazeuse, ça pétille dans tout les sens.
Début Août, c’est calme la pression retombe, on me tient au courant régulièrement. Jusqu’à ce mail, reçu un samedi soir tard, vous êtes disponible quand la semaine prochaine pour la suite des entretiens ? Je m’interroge, est-ce que je fais pas des bêtises là ? Mais de toute façon j’ai rien à perdre non ? La nuit (courte et agitée) porte conseil, je vais aller voir si vraiment c’est un cadeau qui m’intéresse, je suis disponible tels jours à telles heures, tenez moi au courant, merci. Séisme magnitude 3 en cours, je ne sais plus trop bien si c’est de l’intérêt ou de la peur, c’est pas grave. Il n’y a rien à perdre, il n’y a rien à perdre, il n’y a rien à perdre, il n’y a rien à perdre… Aaaahhh !
Semaine dernière, je vais au 2ème RDV. Je pensais que ça durerait 3/4 d’heure, je suis restée plus de trois heures. Je crois que ça s’est bien passé, enfin de mon côté c’est le cas. Et puis vraiment, c’est LE cadeau. Tu sais LE poste des hommes d’une quarantaine d’années, ben voilà, il est devant toi, c’est pour ça que ces gens t’ont demandé de venir. Je sais plus trop, je panique grave, et s’ils s’étaient trompés, et si j’étais pas capable, et si je m’étais trompée, et si je me plaisais pas parce que les locaux sont un peu moches quand même ?
J’ai un petit travail à faire à la maison et à leur envoyer, j’ai repoussé 4 jours, et puis je l’ai envoyé, à la fois convaincue et tremblante.
Je suis en short list.
C’est super chouette, j’ai super peur. Mais c’est chouette (mais j’ai super peur aussi, c’est pratiquement un ouragan là-dedans).
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Hier après avoir discuté de sa situation à lui, mon ami m’a dit que si j’étais là, c’était pas pour rien, que les gens étaient intelligents.
Syndrome de l’imposteur va voir ailleurs.
Si je faisais ça, non, ça n’empêchait pas de faire le reste : peut être pas tout, tout, tout, mais que oui c’est possible d’avoir sécurité, stabilité, liberté et aventure. C’était un choix, un ajustement.
Et tu sais quoi, si ça te plait pas, en fait, t’as rien perdu, tu reviendras à ta situation actuelle, une expérience en plus.
Boum, leçon de vie en cours d’acquisition, merci.
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Je ne sais pas si ça aboutira, je vous dirai.
Mais vous savez, tout ce processus-là, je l’écris ici, parce que je veux m’en rappeler.
Je veux me souvenir que c’est possible, que j’ai ma place, que j’ai de la valeur, que les rêves sont là pour être poursuivis, même si quand on est sur le chemin, parfois, on a l’impression d’être loin : en fait les expériences de la vie nous y amènent si on les regarde en prenant un peu de recul.
Ce matin, alors que je m’apprêtais à écrire sur mes podcasts favoris, la petite lumière s’est allumée : si j’ai à la fois envie et peur d’une expérience, c’est sans doute qu’il y a un rêve à réaliser derrière.
Et ce rêve c’est une expérience, comme chaque jour, et s’il est là devant moi, c’est qu’il y a une raison.
Je vous souhaite à tous une belle épopée et d’enrichissantes expériences pour réaliser vos rêves.
Bonne journée !