Je ne sais plus vraiment comment je suis arrivée à me dire qu’il fallait absolument que je lise un roman de Romain Gary. Je me rappelle juste qu’il y a une des blogueuses que je suis qui en est résolument fan.
C’est ainsi, alors que je faisais une commande de livres (pour « rentabiliser » les frais de port des piles que j’achetais à ce moment là…) (logique n’est-ce pas?), j’ai acheté celui-ci (entre autres), sans connaitre l’histoire, juste en ayant lu le titre.
Alors l’histoire justement, c’est celle de Momo, un jeune garçon arabe, et Madame Rosa, une vieille femme juive. C’est une histoire d’amour entre ces deux là, une histoire de respect, une histoire d’accompagnement. Chacun a son caractère et des idées parfois assez arrêtées, l’un découvrira certains aspects de la vie, l’autre se battra contre la maladie.
C’est un livre à la fois poignant par son histoire, et très drôle par le style, puisque l’histoire est racontée du point de vue de Momo, qui mélange parfois les expressions ou ne les utilise pas à bon escient. C’est un peu la signature du livre, les mots déformés ou les expressions détournées, comme en témoigne l’extrait suivant (p228):
– Ils vont pas me faire avorter à l’hôpital.
Je disais toujours rien. Je lui tenais la main. Comme ça, au moins, je mentais pas.
– Combien de temps ils l’ont fait souffrir, ce champion du monde en Amérique, Momo ?
J’ai fait le con.
– Quel champion ?
– En Amérique ? Je t’ai entendu, tu en parlais avec Monsieur Waloumba.
Merde.
– Madame Rosa, en Amérique, ils ont tous les records du monde, c’est des grands sportifs. En France, à l’Olympique de Marseille, il y a que des étrangers. Ils ont même des Brésiliens et n’importe quoi. Ils vont pas vous prendre. A l’hôpital, je veux dire.
(Dans ce passage, une mention spéciale pour mon père) (je l’ai pris, entre autres, rien que pour cela) (huhu)
Ce livre, je l’ai lu en un rien de temps. J’ai aimé le style, le dynamisme, la couleur des différents protagonistes. L’histoire est poignante, émouvante jusqu’au bout. J’ai malgré tout bien ri en lisant certains bon mots de Momo (« proxynète », « travestite » ou « la rumeur d’Orléans »).
En 1975, le Goncourt a été donné à un roman qui prend aux tripes et qui fait fonctionner les zygomatiques. Ce qui prouve que ce n’est pas incompatible.
Bref, si vous ne l’avez pas lu, foncez, c’est une merveille.