Pour une fois, on va parler d’un livre qui ne faisait pas partie de ma liste de livres à lire. A vrai dire, c’est un pur hasard qui a amené Il y aura des premiers de Jean-François Mézil dans mes mains.
J’étais partie faire quelques courses, et je me suis rappelée que je n’avais plus de pages vides dans mon carnet de croquis, aussi suis-je allée à Cultura pour m’en acheter un autre (ainsi que de l’aquarelle parce que mon set arrive à sa fin). Et Jean-François Mézil dédicaçait ses livres, on a papoté un peu, ce monsieur est très sympathique, l’illustration de la couverture est vraiment jolie je trouve, et voilà, un livre de plus.
(Et si vous voulez tout savoir, en fait, le carnet que je cherchais n’y était pas, alors j’en ai pris un autre, et c’était pareil pour l’aquarelle !)
Il y aura des premiers, c’est l’histoire de Kalem.
Kalem a été un migrant ici, il a sué sang et eau pour un travail payé une misère, sans jamais réussir à être intégré à la population locale, malgré le temps qu’il a passé sur ces terres avec ce vent qui rend fou.
Et puis cet événement entre les migrants et la population locale, le glissement et les mutations politiques vers l’abîme du totalitarisme : il fallait montrer l’exemple, afficher des résultats.
Kalem est reparti.
Pourtant, aujourd’hui, vingt ans plus tard, il est de retour.
Il y aura des premiers, c’est une histoire de vengeance, une histoire d’amour, une histoire de dignité, une quête de sens, une quête de réponses. Et puis des rencontres aussi.
Les premières pages de ce roman m’ont un peu déconcertée : il fallait apprivoiser ce nouvel auteur, son style, sa manière d’écrire.
Et ce style, justement, est assez marqué : le rythme est très varié, et le langage mêle allègrement le patois et les jurons avec du vocabulaire et des structures grammaticales plus recherchées. C’est peut être un effet pour représenter le clivage qui existe dans l’histoire entre les migrants et les locaux, mais j’avoue que cela demande un peu d’adaptation, sans toutefois être gênant (on s’y habitue assez vite, c’est même assez stimulant comme écriture à vrai dire).
J’ai aussi été marquée par le narratif au début du roman, qui semble à plusieurs voix : soit le narrateur du livre est schizophrène, soit il y en a plusieurs, mais parfois cela été un peu difficile à suivre. Je tiens quand même à préciser que j’ai ressenti cela pour le premier, voire le deuxième chapitre, mais pas pour la suite.
J’avais quelques appréhensions quant à l’histoire, notamment le côté politique, mais en fait non, l’environnement appuie l’histoire et assoit la quête de Kalem sans en prendre le dessus.
Je suis un peu partagée sur le dénouement, que j’ai trouvé un peu abrupt au départ, c’était presque frustrant, mais finalement je lui trouve du charme, je trouve que cela correspond bien au protagoniste principal, à son histoire.
En résumé, j’ai bien aimé ce roman : c’est dynamique, l’histoire tient bien la route, c’est assez différent de ce que j’ai l’habitude de lire et c’est rafraîchissant. Je vous le conseille !
Vous connaissez ? Qu’en pensez-vous ?
Bonne journée !