Bon on va faire comme si de rien n’était, comme si ça ne faisait pas des mois que vous attendiez la revue du dernier Laurent Gounelle, Le jour où j’ai appris à vivre, d’accord ?
C’était une période où j’avais besoin de récits positifs, qui poussent à aller de l’avant tout en étant divertissants. Depuis je suis passée à d’autres types de lectures, ce qui m’a permis de laisser décanter mes impressions et d’affiner mon opinion.
C’est l’histoire de Jonathan. Jonathan est divorcé, s’occupe de sa petite fille de 7 ans un week-end sur deux. Il est assureur dans la société qu’il a monté avec son meilleur ami et son ancienne compagne. Sa vie dans San Francisco est un peu morne, vécue en pilote automatique.
Un dimanche, en se promenant sur les quais, une bohémienne l’attire pour lui dire son avenir. Pourtant en lisant les lignes de sa main, elle se fige, le regarde avec les yeux écarquillés puis s’enfuit, apeurée. Jonathan va réussir à la rattraper et à savoir ce qui l’effrayait tant, révélation qui va le bouleverser…
Honnêtement, j’ai acheté ce roman pour deux raisons : 1/ je trouvais la couverture jolie et 2/ l’histoire se déroule à San Francisco.
Que des choses indispensables quand on parle de livres donc (mais je continue à faire cela, je me suis achetée un livre récemment parce que la couverture est jolie et le titre plutôt engageant).
J’ai reconnu quelques endroits de San Francisco(ou tout du moins il m’a semblé en reconnaître), ce qui est assez surprenant comme sensation, mais qui m’a permis de me replonger dans mes souvenirs et de rentrer plus facilement dans le cadre de l’histoire je crois.
Quant à l’histoire justement, si l’idée de départ est bien, j’ai été moins emballée que par Les dieux voyagent toujours incognito du même auteur. Le personnage de la tante Margie est peu fouillé, elle ne fait que distiller des théories sur le bien être et la réalisation de soi, ce qui est certes un peu le but du roman, mais j’aurais aimé quelque chose d’amené de manière plus subtil et un peu plus approfondi, surtout vu la place qu’elle prend dans l’histoire.
Et donc le roman manque parfois un peu de finesse, les grosses ficelles sont de temps en temps trop apparentes ce qui gâche un peu certains passages, pourtant il se lit bien et il m’a surpris parfois.
En résumé, ce n’est pas le meilleur roman de Laurent Gounelle à mes yeux, pourtant il permet de passer quelques petites heures en bonne compagnie, sans se prendre la tête.
Comme promis, pour ce dernier article sur San Francisco (le 16ème, vous vous rendez compte ?!), je vous emmène faire un petit tour dans les quartiers de SOMA, Union Square et Chinatown.
A la base, ce que je voulais absolument voir dans ces quartiers là, tout en haut de ma liste, il y avait le SFMOMA, le San Francisco Museum of Modern Art. Et puis en fait, après quelques minutes sur Internet pour vérifier l’adresse, j’ai compris que le musée que je convoitais tant était fermé jusqu’en 2016.
Un peu déçue, je suis quand même allée me promener, parce que quand même c’était dommage de ne pas profiter de la ville encore, juste parce que quelque chose était fermé.
Dans ces quartiers là je n’ai rien visité, j’ai plutôt flâné en regardant partout, je me suis amusée des décorations chatoyantes à Chinatown, ces lampions qui apportent un peu de couleurs aux alentours plein de buildings, ce dépaysement qui se produit rien qu’en traversant une rue.
Pas de shopping ce jour là (et pourtant à Union Square ce n’est pas ce qui manque), ni de visites de galeries, juste une belle promenade.
Simplement envie de m’imprégner encore un peu de la ville qui m’a accueillie pendant quelques jours. Mon premier grand voyage seule, loin. A la fois pas grand chose et pourtant quelque chose d’énorme dans mon cœur.
San Francisco, je pense qu’on se reverra, tu m’as tellement appris et enchantée…
Après ma petite halte du côté de l’Aquatic Park, je suis repartie en direction de Ghirardelli Square pour prendre le cable car en direction de la fameuse Lombard St.
Enfin presque.
Ça, c’était la théorie. Parce que, en pratique, lorsque je suis arrivée à l’arrêt pour prendre le cable car, je me suis rendue compte que je n’étais pas la seule à avoir eu cette idée : il y avait une file énorme de personnes qui faisaient la queue pour monter dans les fameux engins, et l’attente était estimée à une bonne heure.
Comme je ne me voyais pas attendre de longues minutes juste pour prendre le cable car alors que je pourrais le prendre plus tard (ce que j’ai fait), je me suis décidée à y aller à pieds.
Et comment vous dire ?
La pente était un peu raide. Pour vous donner une idée, sur la photo ci-dessus, mon point de départ était au niveau de l’eau (ce que l’on voit c’est l’Aquatic Parc) et là j’étais presque arrivée. Je pense que j’ai mis 15 ou 20 minutes, à l’ombre fort heureusement et en faisant une ou deux pauses pour regarder la vue, pour atteindre Lombard St, et pourtant en distance ce n’était pas bien loin (peut être un demi kilomètre ?).
La portion sinueuse de Lombard St n’est pas bien grande (100m ?), les voitures roulent tout doucement (entre la pente et les virages, il vaut mieux !) mais qu’est-ce que c’est joli ! Toute cette verdure, bien entretenue, c’est très beau à admirer. Et puis la vue sur San Francisco depuis le haut de Lombard St est incroyable, c’est comme si la ville se laissait regarder.
Il n’y a pas de quoi rester des heures, et pourtant c’est un très bel endroit. J’ai pris le temps de descendre les marches tranquillement, de regarder les voitures passer, de rêvasser face aux appartements qui doivent jouir d’une vue somptueuse. Il paraît que le George Sterling park, juste en haut de la rue, est très chouette et que le point de vue est très beau, mais j’avoue que je n’y suis pas passée (j’y ai pensé sur le chemin du retour, en arrivant au croisement Lombard St/Colombus Ave. et même s’il n’y avait « que » 300 ou 400 m, je ne me voyais pas remonter la pente à 27%).
Et puis comme je n’avais ni spécialement envie de rentrer vite, ni prévu quoi que ce soit d’autre qui ne puisse pas être fait le lendemain, j’ai marché (pour changer), le nez au vent jusqu’à California St. J’ai pris le cable car mais pas dans le bon sens, alors je l’ai repris dans le bon pour rentrer, un petit coup de bus et il était déjà l’heure de dîner et de reposer les petits pieds qui avaient plutôt bien travaillé.
Pour le dernier épisode de cette longue série d’articles sur San Francisco, je vous emmènerai dans les quartiers de SOMA, Union Square et Chinatown.
Pour cette petite promenade depuis le Pier 39 jusqu’à l’Aquatic Park, je vais mixer des photos prises à des moments différents de la journée. En effet, si vous vous rappelez bien, pour aller à Alcatraz, j’ai pris le bus jusqu’au Pier 39 et ensuite j’ai marché jusqu’au Pier 33 où j’ai pris le bateau.
Même s’il n’y avait rien d’ouvert à cette heure là à Fisherman’s Wharf, l’avantage c’est qu’il y avait bien peu de touristes aussi. Du coup j’ai pu me promener tranquillement et aller admirer les lions de mer qui s’amusaient au Pier 39, j’étais toute seule !
C’est là qu’il y a la petite distorsion temporelle, puisque, ensuite, je suis allée visiter Alcatraz, changer de l’argent et ai gravi les marches pour accéder à la Coit Tower. Et du coup, à la descente, un brin fourbue, j’avais très faim et dans mon programme j’avais prévu d’arpenter Fisherman’s Wharf, donc je suis revenue vers les quais pour déjeuner.
Et là, impressionnant, du monde partout ! Fisherman’s Wharf est réellement une attraction touristique à lui tout seul : il y a plein de petites échoppes, des billetteries pour visiter, entre autres, l’aquarium de la baie ou faire un tour en bateau, et puis le carrousel aussi, tout joli. Alors à environ 13h, trouver une place pour manger (qui ne soit pas un attrape touriste non plus tant qu’à faire), risquait d’être un peu compliqué.
Et puis en fait non, finalement j’ai atterri au Eagle Café (Pier 39, 2ème étage, Suite 103), et comme j’avais envie d’un hamburger je me suis laissée tenter et c’était bon. Un peu copieux (je n’ai pas pu finir), mais mention spéciale (ça va vous faire rire) à la sauce salade, je ne sais pas ce que c’était, mais un peu piquant-crunchy, ça avait du punch c’était vraiment bon (ok, la fille elle prend un hamburger et s’extasie sur la sauce salade, tout va bien).
Après ce repas fort copieux (imaginez, je n’ai même pas pris de dessert !), je suis allée me promener en direction de Ghirardelli Square et l’Aquatic Park. La promenade est assez jolie malgré l’ambiance très touristique, comme je vous le disais il y a plein de petites échoppes, le front de mer est vraiment agréable et comme c’est grand et large, n’est pas oppressé par la foule (et pourtant il y avait beaucoup de monde).
Et puis en marchant, je suis arrivée au Musée mécanique (Pier 45, Shed A).
C’est un endroit assez particulier qui devrait faire retomber en enfance et libérer le joueur qui est dans chacun de nous. Dans ce musée, point de tableaux ou de sculptures, que des jeux ! Alors il y a un peu de tout, de vieux jeux de course de voitures (ci-dessus), des diseuses de bonne aventure automatisées, des photomatons 4 poses (5$), une table de jeu pac-man, etc.
Et puis il y a aussi des flippers et des jeux d’arcade. Moi qui adore ce genre de trucs, je me suis laissée tenter par une petite partie de Street Fighter (parce que c’est mon enfance, les souvenirs, la nostalgie, tout ça) (oui, petite, je jouais aux Barbies et à Street Fighter, et non il n’y a pas de logique, mais l’un défoule plus que l’autre) (pis mon frère il était pas trop Barbies), à 25 cents je n’allais pas m’en priver. Je me suis bien entendu bloquée le doigt tordu (rien de grave, ça m’arrive régulièrement), et c’était vraiment chouette de rejouer à ça (par contre Wolverine c’est pas un personnage facile à jouer !).
Et puis j’ai regardé les autres jouer aussi, il y avait une dame qui s’amusait à un jeu où il faut taper avec un maillet sur des têtes de taupes (je crois ?) quand elles sortent, elle devait avoir 65 ans par là, et elle était à fond dans son jeu, son mari la filmait en riant, c’était vraiment mignon.
Alors après quelques minutes passées en enfance j’ai repris ma route, j’ai trouvé le moyen d’acheter 2 Levi’s et 2 T-shirts Roxy, et puis je suis arrivée à Aquatic Park, je me suis assise sur les marches au bord de la plage et j’ai regardé devant moi, histoire de prendre des forces. Les jambes tiraient un peu et la journée était loin d’être finie, autant les ménager !
Quand je suis arrivée il y avait un papa qui prenait en photo ses deux grandes filles qui faisaient la roue dans le sable, ils étaient mignons tous les 3, le papa pleurait de rire, les filles faisaient bien la roue mais l’appareil ne déclenchait pas assez vite, bref ils ont fait moult tentatives c’était un joli moment à regarder.
Alors on a papoté un peu, finalement ils ont réussi à faire leur photo, j’ai regardé les mouettes et puis j’ai repris mon chemin. La prochaine étape, c’était la fameuse Lombard Street !
Après ma visite d’Alcatraz, je suis allée un peu malgré moi faire un tour dans le Financial District, et au retour j’ai grimpé plein, plein, PLEIN de marches pour atteindre la Coit Tower.
A la base, lorsque j’avais préparé mon voyage avant de partir, j’avais prévu d’aller à la Coit Tower en début d’après midi. Et en fait, la veille, je me suis retrouvée avec 21$ en poche et je n’arrivais pas à retirer de l’argent avec ma carte bancaire. Comme je suis quelqu’un d’assez prévoyant, j’avais emmené avec moi quelques euros, au cas où. Je n’avais donc plus qu’à trouver un bureau de change.
Sauf que les bureaux de change ne courent pas les rues à San Francisco, et encore moins des établissements avec un taux pas trop désavantageux. La veille j’avais donc entrepris des recherches pour trouver l’endroit qui me convenait et j’y suis allée pour changer mes euros, le service a été impeccable, j’ai donc pu reprendre le cours de mon voyage l’esprit tranquille.
Sur le chemin du retour vers les quais, j’ai vu un panneau mentionnant les marches en direction de la Coit Tower. Je me suis dit que de toute façon je pouvais bien y aller (je pense que j’ai passé un bon 3/4 d’heure pour aller changer mon argent, je n’étais plus à 1h près), j’avais largement le temps de monter, redescendre et aller déjeuner.
C’est donc plein d’entrain et avec un rythme soutenu que j’ai commencé à monter les marches. C’était une journée très ensoleillée, sans nuages, vraiment belle pour se promener. Sur le chemin on croise plein de jolies maisons dont le cadre de vie donne très très envie, déjà pour la vue, mais en plus parce qu’il y a une atmosphère « vacances dans un hameau fleuri » très sympa (par contre, il en vaut mieux pas être enceinte ou très malade là bas, ça m’a l’air plutôt difficile d’accès quand même).
Je vous ferai grâce des nombreuses pensées qui ont traversé mon esprit pendant que je grimpais, par contre, je vous le dis, si vos cours de step vous manquent pendant votre voyage à San Francisco, allez à la Coit Tower, vous aurez votre compte. En résumé, il y a énormément de marches à monter, c’est assez raide comme pente, et de toute façon, quand il n’y a pas de marches ça monte quand même.
Et puis peu avant d’arriver, je croise un jeune homme, qui me dit « attention, il y a des travaux de ravalement ». Bon, je note dans ma tête de surtout bien faire attention là où je mets les pieds et voilà.
Sauf qu’en fait, il me parlait de la tour (oui, je le mets carrément en gras) (parce que c’était pas la première fois que je me retrouvais face à un truc fermé et en plus, mais à ce moment là je ne le savais pas, c’était pas la dernière).
Imaginez….
Pour faire large, on va dire que j’ai mis un bon 3/4 d’heure à monter jusque là, j’ai l’impression d’avoir des parpaings à la place des pieds, j’ai faim et je me retrouve avec la tour fermée, alors que je ne suis montée que pour accéder à la tour et à la vue panoramique.
Heureusement, la vue depuis le parking était pas si mal, ça compensait (et puis il y avait de l’ombre, j’ai pu manger les quelques amandes que j’avais pris avec moi et boire les 3/4 de ma bouteille d’eau).
Au retour, j’ai essayé de trouver les perroquets dont parlait Anne-So dans un de ses articles, mais je ne les ai pas trouvés, à la place j’ai fait un gros détour (j’ai donc eu l’immense plaisir d’avoir un rab’ de marches et de côtes), donc au bout d’un moment je suis rentrée par le chemin que j’avais pris à l’aller, je me suis rappelée qu’en fait les perroquets étaient au milieu du parcours, je ne les ai pas plus trouvés, alors j’ai continué à descendre et voilà.
Et comme je trouvais que je n’avais pas fait assez d’exercice, je suis repartie en direction des quais, et puis après j’ai encore marché, surtout dans les rues avec des grosses côtes, parce que c’est plus rigolo.
Mais tout ça, je vous le raconterai plus tard…
Bonne journée !
PS : Le fameux bureau de change intéressant à San Francisco est celui ci : Currency Exchange International, San Francisco Mechanics Bank, 343 Sansome St.
Ce matin là, je me suis levée à 6h00, je me suis préparée tranquillement, et puis j’ai pris les bus qui allaient me rapprocher du Pier 33, là où on prend le bateau pour aller à Alcatraz.
Le bateau partait à 8h45. Vu que ce n’est pas très facile d’aller jusqu’au Pier 33 directement en bus, je m’étais dit que j’allais arriver au Pier 39 et me faire une petite promenade. J’avais prévu suffisamment large pour ne pas avoir à courir.
J’avoue que j’ai un peu traîné au Pier 39 à regarder les lions de mer et à jouer avec les mouettes (en fait je m’amusais à marcher à côté d’une mouette) (on s’amuse comme on peut hein) (mais c’était très rigolo) et que la balade n’était pas aussi courte que je me l’imaginais, mais je suis arrivée à temps pour le bateau, il y avait déjà une foule incroyable qui faisait la queue pour les prochaines navettes, j’étais bien contente d’avoir réservé la première visite de la journée.
Le voyage en bateau n’est pas bien long, peut être un quart d’heure, et c’est vraiment une jolie traversée, surtout de bon matin, avec le soleil qui se reflète doucement sur l’eau, ça scintille, c’est très beau.
Et puis on accoste à Alcatraz, et c’est un peu particulier le sentiment qui m’a assaillie à se moment là, quelque part entre le plaisir d’être là et le recueillement pour ceux qui avaient été incarcérés ici. Ce n’est pas tant que l’île ait l’air si inhospitalière que ça, non, mais je ne sais pas, ça remue quand même.
A l’arrivée il y a quelqu’un qui nous explique comment on doit se comporter (où sont les toilettes, où on a le droit de manger, etc.), et puis il explique aussi où aller chercher les audioguides et à quelle heure sont les navettes pour le retour. J’avoue qu’au bout d’un moment je trouvais qu’il parlait vraiment beaucoup ce monsieur, même s’il était dynamique et drôle, j’avais eu les informations qui m’intéressaient, alors j’ai commencé à marcher sur l’île.
Et ce qui m’a étonnée, alors qu’il y avait des travaux de rénovation en cours, c’est que l’île est un peu laissée « dans son jus », surtout les premiers bâtiments qu’on voit. Le bâtiment principal qu’on visite est propre et en bon état, mais les premiers bâtiments que l’on croise sont plutôt décrépits, ça donne une impression d’île fantôme, et ça renforce l’idée que si les murs pouvaient parler, ceux d’ici ne raconteraient sans doute pas que des choses drôles.
J’ai vu beaucoup de gens aller directement au bâtiment principal, mais j’ai pris le temps d’arpenter tous les chemins (enfin ceux qui n’étaient pas fermés), parce que je crois que cette île-prison ne se limite pas, justement, qu’à ce seul bâtiment principal. La maison-dortoir pour les familles des gardiens, croisée juste avant le pénitencier, est vraiment impressionnante, la qualité de vie avait l’air vraiment réduite. Comment aurais-je vécu cette vie à leur place ?
Et puis quand je suis rentrée dans le bâtiment principal, ce n’était pas vraiment un choc parce que je me doutais bien que ce serait pas très drôle, mais quand même c’est impressionnant. Je n’ai toujours pas trouvé de réponse plausible à la question que je me suis posée en voyant ces escaliers, ces cellules minuscules complètement défraîchies et surtout, surtout, ce réfectoire qui m’a complètement prise à la gorge et fait pleurer comme une madeleine : comment survit-on dans un tel contexte ?
Moralement je veux dire.
Cela ne m’a pas semblé forcément plus terrible que l’idée que je me faisais d’une prison (même si je ne me remets pas de la taille de ces cellules et de leur « agencement ») (comment peut-on dormir là-dedans ?), mais c’est un peu comme si j’avais relégué dans un coin de ma tête des suppositions un peu dérangeantes et que là d’un coup, finalement, elles devenaient réalité. Une réalité somme toute réduite puisque la prison n’est plus en activité, mais quand même bien plus palpable que les idées que je m’en faisais.
Bien sûr que je me suis posée des questions, que j’ai été étonnée, touchée, émue.
Et puis quand je suis sortie sur cette terrasse, que j’ai vu la skyline de San Francisco, j’ai trouvé ça joli, j’ai remis un peu plus calmement dans l’ordre ce que j’avais vu et appris pendant ma visite, j’ai pris le temps d’y réfléchir parce que ça remue quand même et que je ne pouvais pas rentrer comme si de rien était, et puis je suis repartie vers le bateau.
Là il y avait des gens qui débarquaient, bizarrement (parce que je n’ai pas l’impression d’avoir été vite), j’étais la première a reprendre le bateau, et j’ai beaucoup apprécié ce calme et cette solitude pour le voyage retour.
Et justement, au retour d’Alcatraz, ce matin là, le Golden Gate Bridge avait enlevé son manteau de brume (il n’était pas bien loin si vous regardez bien) et s’est laissé photographier, j’étais tellement contente du spectacle que j’en ai pris une dizaine.
Ce matin là, il y avait un grand ciel bleu, un beau soleil qui apportait une chaleur douce et tranquille, j’étais bien dans le bateau à regarder tout ça, à être contente d’être venue, comme si chaque jour me confortait dans ce choix fait sur un un coup de tête de venir à San Francisco.
Franchement, Alcatraz, c’était bien.
La prochaine fois, préparez vos jambes, on va à la Coit Tower, et ça ne va pas être de tout repos !
Bonne journée !
PS : Côté informations pratiques, pour aller à Alcatraz, vous devez passer par Alcatraz cruises. Il est conseillé de s’y prendre à l’avance pour réserver, surtout pour le Night Tour et en période touristique (là par exemple, il n’y a pas de ticket disponible avant mi août pour le Night Tour). De mon côté, je vous conseille franchement d’opter pour la première visite (Early Bird), parce qu’il y aura moins de monde et que ça vous laissera une belle partie de la journée pour visiter les alentours.
Après de longues heures passées au Golden Gate Park, je suis allée prendre le bus direction Ocean Beach, un quartier qui m’a beaucoup, mais alors beaucoup plu.
Je ne sais pas si c’est votre cas, mais moi, j’aime beaucoup être au bord de la mer ou de l’océan. J’aime l’odeur du front de mer, j’aime que mes cheveux s’emmêlent à cause du vent, j’aime tremper mes pieds dans l’eau salée, j’aime courir pieds nus dans le sable même si au bout de 200m j’ai l’impression d’avoir fait le marathon de New York (bon j’exagère là, mais vous avez compris l’idée), j’aime regarder les gens qui font du cerf volant ou qui jouent avec leurs chiens, j’aime chercher des coquillages que je ne trouve pas, j’aime regarder les bulles de l’eau qui se meut…
Je pense que vous avez compris l’idée, je suis de ceux qui aiment aller à la plage, ne serait-ce qu’une heure, rien que pour toutes les raisons énoncées ci-dessus. Alors forcément, j’ai eu un énorme coup de coeur pour Ocean Beach, où je ne suis restée que quelques heures (je dis « que » parce que je crois que cet endroit, c’est tout à fait un endroit où je m’installerais) (non en fait c’est sûr que j’aimerais vivre dans un endroit pareil).
A mon grand désarroi, pas de grosses vagues ni de surfeurs ce jour là (il paraît que c’est le spot favori des surfeurs expérimentés du coin), mais tout de même une ambiance très décontractée et bon enfant comme partout à San Francisco.
D’ailleurs c’est assez rigolo parce que quand on est à Ocean Beach on n’a pas vraiment l’impression d’être à San Francisco ou dans une grande ville, ce jour là j’avais presque l’impression d’avoir trouvé une plage confidentielle que seuls les locaux connaissaient. Il n’en était rien bien entendu, mais par contre je n’ai pas croisé un seul touriste là bas pendant que j’y étais.
Je me suis bien entendu promenée sur la plage même si je n’en ai parcouru qu’une toute petite portion, j’ai voulu tremper mes pieds dans l’eau et en fait je me suis trempée jusqu’aux genoux, mais j’étais bien en T-shirt (dans le Lonely planet ils disent qu’il y fait trop froid pour bronzer, personnellement j’aurais bien lézardé en maillot de bain là bas), je n’avais pas envie de prendre le bus pour rentrer, enfin pas tout de suite, je voulais en profiter.
Alors j’ai marché, j’ai fait un bon bout de chemin avec une dame qui promenait son chien (trop choupi le chien, j’ai pas osé le prendre en photo), j’ai regardé ceux qui faisaient du cerf volant, et puis je suis allée m’asseoir sur le muret pour regarder les vagues, les gens, la vie et j’étais bien. Ocean Beach c’était un peu la cerise sur le gâteau d’une journée géniale, sans doute la meilleure de celles que j’ai passées à San Francisco. Elles étaient toutes bien, mais celle-ci, c’est vraiment la plus chouette.
Mis à part la plage, j’avoue, je n’ai pas vu grand chose d’Ocean Beach, je suis restée là où je me sentais bien, à ne rien penser et à juste ressentir. Alors quand j’ai eu envie de rentrer, 3 heures après mon arrivée, je suis allée prendre le bus, j’étais complètement zen, et puis j’ai fini la journée simplement, parce que je voulais rester avec cet état d’esprit là jusqu’au moment de me coucher.
Inutile de dire qu’avec tout ça, j’ai dormi comme un bébé.
Et ça tombait bien, parce que le lendemain il fallait se lever tôt : à 8h45, direction Alcatraz !
C’est une serre victorienne (qui n’est pas sans rappeler celle des Kew Gardens à Londres) qui regorge d’orchidées, de nénuphars et de plantes carnivores. Elle est plutôt petite (vous ferez le tour en une petite heure en prenant votre temps) et plutôt bien organisée, chaque espace est bien distingué des autres.
J’y allais plus pour le plaisir des orchidées (oui, je sais qu’au dessus c’est un hibiscus) que pour les plantes carnivores, et je n’ai pas été déçue : la collection est impressionnante, on en trouve de pratiquement toutes les couleurs et de toutes les formes (enfin je veux dire avec les pétales plus ou moins lisses), c’est vraiment très joli.
Même le sol de la serre est joli, j’aime beaucoup ces fleurs et des entrelacs. Par contre attention, avec l’humidité ambiante c’est un peu glissant ! Ah et puisqu’on en est aux conseils, n’hésitez pas à pousser les portes que vous croiserez : parfois on croit qu’une pièce est fermée, alors que c’est seulement pour préserver les taux d’humidité et la température que les portes sont closes !
La serre n’est pas bien grande, il y fait chaud et humide, c’est un très joli endroit pour qui aime les fleurs et les observer. Il y en a un peu partout, et pas seulement par terre ou à hauteur des yeux, parfois on tombe sur de vrais joyaux en levant la tête ou en s’accroupissant.
On peut même y croiser des tortues :love: qui pataugent tranquillement dans leur bassin.
J’ai pris beaucoup de photos des plantes, surtout celles qui me plaisaient le plus ou qui m’intriguaient (comme celle ci-dessus, je la trouve marrante avec ses trois petites fleurs blanches dans le centre de la plante), j’ai papoté un petit peu aussi avec des personnes qui s’occupent du lieu et qui ne sont pas avares de renseignements et de précisions. Dommage qu’il soit parfois difficile de trouver les petites cartes qui présentent les fleurs…
En résumé, un bien joli endroit si vous aimez les orchidées et les ambiances tropicales, sinon vous pouvez vous en passer.
La prochaine fois, je vous emmène à Ocean Beach, préparez la crème solaire et les lunettes !
Ce n’était pas du tout un hasard, c’était sur ma liste de choses à voir dans le parc. Et comme Japan Town, ça me donnait l’occasion d’aller au pays du soleil levant sans faire plus d’heures d’avion, ce que je trouvais plutôt bien.
Soyons clairs dès le départ, le jardin est plutôt petit, il n’y a pas de raison d’y rester un temps infini (je crois que je suis restée une heure) sauf si vous prenez effectivement un thé là bas. Je n’ai pas pu le faire, pourtant l’envie y était, parce que à 13h c’est bondé et que j’aurais du patienter une grosse demie heure. Et comme je venais de manger, je n’étais pas non plus affamée et n’avais pas besoin de m’hydrater.
C’est un peu dommage parce que le jardin est absolument charmant, toute cette verdure, moi ça m’apaise.
On y trouve bien entendu les classiques pagodes, les bassins à carpes, les jolis buissons bien taillés, des haies de bambou et un jardin zen.
Le tout est bien entendu d’une propreté tout bonnement incroyable et il y règne une atmosphère sereine très agréable. Pour en profiter, je vous conseille l’un des petits bancs en pierre au bord des bassins à carpes, entourés de petits buissons : on s’y croit seul au monde, et avec le calme (c’est assez rigolo, les gens qui visitaient à se moment là chuchotaient, comme pour ne pas briser l’apaisement ambiant) c’est tout bonnement relaxant.
J’ai donc pris tout mon temps pour tout bien regarder, j’ai pris plein de photos avec des angles différents, et puis j’ai regardé le tout sur mon banc, les carpes, les buissons, les pagodes, c’était vraiment chouette, je me sentais bien, zen.
Une fois bien détendue, j’ai fini mon petit tour par un passage à la boutique pour voir (mais en gros on trouve les mêmes choses à Japan Town sauf que là c’était cher) et je suis sortie.
La prochaine fois, je vous fais visiter le Conservatory of flowers, mon dernier élément de la liste de choses à voir dans le parc.
Comme je vous le disais la dernière fois, je me suis attardée dans la partie est du Golden Gate Park car c’est celle qui m’intéressait le plus, où il y avait le plus de choses que je souhaitais voir.
Dans le lot, il y avait le musée De Young (oui, je l’appelle par un petit surnom, parce que sinon c’est trop long).
Je fais partie des gens qui aiment arpenter les musées : j’aime voir l’architecture des bâtiments, comment ils s’intègrent à leur environnement, quel art est mis en valeur, quelle époque, quelle est la cohérence de ce qui est proposé, etc.
D’ailleurs, s’il y a bien quelque chose qui me met systématiquement de bonne humeur, c’est de me promener dans un musée. Que je sois en colère, triste, fatiguée, une fois dans un musée, je revis : je m’absorbe dans les œuvres, je les étudie plus ou moins longuement, j’essaie d’écouter leur histoire. C’est comme si j’avais besoin d’une dose de création, d’art pour me sentir mieux, pour me sentir vivante.
Alors bien entendu, je suis allée visiter celui là, d’autant plus qu’il était présenté comme assez éclectique, ce qui me permettrait, pensais-je, de trouver à coup sûr quelque chose qui me toucherait, qui allait m’émouvoir, me parler, résonner en moi.
Et en fait c’était bien plus que cela, ce musée m’a juste transcendée. Dans chaque salle j’ai trouvé quelque chose qui m’inspirait, quelque chose que j’ai trouvé joli (cette composition par exemple, je la trouve tellement poétique, tellement lumineuse), quelque chose qui m’a fait écarquiller les yeux.
On y trouve de tout, du moderne, du classique, de la peinture, de la sculpture, vraiment il y en a pour tous les goûts, depuis les poteries antiques aux croquis du Golden Gate Bridge, des artistes connus et reconnus à d’autres qui le sont moins (du moins pour ma part).
Le personnel est très gentil, il règne une atmosphère feutrée mais chaleureuse, calme mais rassurante, c’est vraiment différent des autres musées que j’ai visité jusque là. L’œuvre de Dalí ci-dessus, devant laquelle je suis restée de longues minutes, m’a permis d’échanger avec un couple de touristes, une étudiante en art et un « gardien » (est-ce comme cela que l’on appelle les personnes qui surveillent lessalles et les œuvres ?), à chaque fois avec beaucoup d’humilité, de volonté de partager un point de vue artistique.
Et croyez-le ou non, cela ne m’était pas arrivé jusque là.
Beaucoup d’œuvres de ce musée m’ont émue, alors j’ai pris plein de photos pour me souvenir de tout cela, de la majesté de cette statue jusqu’aux couleurs vibrantes du vase en fibres de verre un peu plus haut, en passant par des poteries travaillées avec tellement de finesse !
Tout en haut de la tour du musée, le clou du spectacle, une vue panoramique sur San Francisco. Avec le temps qu’il faisait ce jour là, c’était absolument fantastique, sans doute la plus belle vue de la ville de tout mon séjour.
Je n’ai sans doute pas besoin de préciser à quel point je suis sortie enchantée de ma visite ! A noter, le musée propose un petit espace de restauration : la nourriture n’y est pas forcément terrible compte tenu du prix, en revanche le jardin est exquis.