J’ai commencé à voyager seule à l’étranger en 2013. Depuis, je pars régulièrement en voyage en solo, parce que j’aime la liberté que cela apporte.
Pourtant ça n’a pas été la démarche la plus évidente que j’ai pu faire. Comme tout un chacun face à l’inconnu, j’ai eu mes doutes, mes peurs qui sont remontées à la surface et il a bien fallu y faire face.
Alors dans cet article, je voudrais faire un petit récapitulatif de ce que j’ai appris pendant ces années à voyager seule, plus ou moins loin, avec des formules où tout était pris en charge par un voyagiste ou au contraire par mes soins.
Parce qu’en un sens, quand on aborde une nouveauté comme celle-ci, je crois qu’on a tou(te)s envie de savoir comment les autres abordent « l’aventure » pour peut être y puiser la force de se lancer aussi…
On est capable de le faire
Je sais, au départ ça paraît insurmontable.
Et pourtant, je vous l’assure : tout le monde est capable de partir en voyage seul. Quelle que soit la formule qu’on choisit, quelle que soit son caractère.
La première fois que je suis partie en voyage seule, je suis partie à Londres, c’était en 2013 et c’était le cadeau d’anniversaire que je m’offrais.
Avant cela, tous les autres voyages que j’ai pu faire, je les ai fait soit en famille, soit avec mon petit ami, soit avec des amis. Je n’étais donc jamais partie seule et j’étais complètement terrifiée à cette idée.
J’étais tiraillée entre l’envie de partir en voyage et la peur d’y aller seule.
Alors pour mon premier voyage en solo, j’ai choisi une destination que je jugeais « facile ». Londres donc.
Facile parce que je parle relativement bien anglais, facile parce que j’étais déjà allée à Londres en voyage scolaire, facile parce que je n’aurais pas à conduire (une des choses que j’aime le moins au monde déjà en France, alors à l’étranger…).
Et je me suis aussi facilité la tâche en préparant le voyage.
J’ai choisi un logement certes un petit peu plus cher (mais vu le prix de l’hébergement à Londres, j’ai envie de dire que cela ne changeait pas grand chose au final !) mais dans lequel je n’aurais pas à sortir à tous les repas et qui était cosy.
J’ai aussi fait un itinéraire rempli de choses qui m’intéressaient, suffisamment varié pour que je ne m’ennuie pas. J’ai donc chargé la mule sur les musées que j’affectionne beaucoup et j’ai aussi jeté mon dévolu sur un parc certes un poil excentré mais qui me semblait être une bonne parenthèse pour me détendre (et ça a été le cas).
En résumé, pour votre premier voyage abordez le challenge de manière sécurisante avec une destination et des modalités qui vous semblent accessibles : cela rendra l’expérience bien plus abordable et moins stressante !
On rencontre des gens très sympathiques
Ce point-ci ne m’avait pas vraiment effleurée, pourtant c’est une question qui est souvent revenue à mes oreilles depuis que je voyage solo : « mais tu ne te sens pas seule au bout d’un moment ? ».
Je suis quelqu’un qui, de nature, est plutôt introverti et assez solitaire : les grosses soirées remplies de monde et de bruit ne sont pas du tout ma tasse de thé. En revanche, j’aime passer des moments de qualité avec un ou quelques proches, mais toujours en petit comité. Et j’aime beaucoup passer du temps avec moi-même.
Autant dire que la solitude ne m’a pas inquiétée.
D’autant plus que, et je suis sure que vous l’avez déjà entendu, je trouve qu’on a tendance à faire beaucoup plus de rencontres lorsqu’on voyage seul(e) qu’en groupe (et ce , quelle que soit la taille du groupe).
Peut être parce qu’on est moins impressionnant, peut être parce qu’on est plus abordable, je ne sais pas.
Toujours est-il qu’à chacun de mes voyages j’ai rencontré des gens intéressants avec qui j’ai pu échanger.
A Londres, j’ai pris le thé avec trois petites mamies très rigolotes qui voulaient que j’aille jouer au bridge avec elles.
A Malte, j’ai sympathisé avec la personne de l’accueil de l’hypogée de Ħal Saflieni. J’y ai aussi rencontré un étudiant polonais avec qui j’ai parcouru le front de mer un soir et on a papoté en regardant un chien jouer sur la plage.
A San Francisco, j’ai visité Mission Dolores avec une bonne sœur, un groupe de jeunes m’a proposé de partager leur pique nique avec eux du côté de la Marina, deux amies qui déjeunaient à la table d’à côté de la mienne ont décidé de m’intégrer à leurs discussions.
A Madère, dans l’hôtel où j’étais, j’ai fait la connaissance de Cécile, qui habitait comme moi à Toulouse à l’époque et suite à notre rencontre à la réunion d’information pour les excursions, nous avons pris tous nos petits déjeuners et dîners à l’hôtel ensemble et fait des visites ensemble. Nous sommes encore en contact aujourd’hui.
En Thaïlande, j’ai globalement sympathisé avec beaucoup de monde, qu’ils soient voyageurs, expatriés ou locaux, au gré des activités.
Tout cela pour dire que vous allez sans doute rencontrer du monde pendant votre voyage et avoir l’occasion de papoter avec des gens, avec qui vous tisserez peut être des liens bien plus forts que vous ne l’imaginiez au départ !
On s’écoute…
Le voyage solo, c’est une opportunité, que dis-je c’est la meilleure opportunité de s’écouter, de mieux se découvrir en termes d’envies, de rythme, etc.
Pour mon premier voyage seule, j’avais préparé un programme très chargé presque militaire, avec beaucoup d’activités et de marche par jour.
Et c’est comme ça que je me suis rendue compte que c’était beaucoup trop, que j’avais besoin de plus de repos, de moments de calme aussi.
Alors pour la fin de ce voyage là, et les voyages d’après, j’ai été plus souple dans mon planning, pour m’adapter à mon niveau d’énergie d’introvertie vite stimulée.
Certains parlent aussi du « blues de la moitié des vacances » et si c’est quelque chose que vous expérimentez, veillez à bien vous réserver des activités « doudou » (massage, brunch, cours de yoga, bronzette à la plage, ce qui vous ressource en fait !) pour aborder cette étape.
Je pense que c’est pendant les voyages solo que j’ai pu faire que j’ai pu le mieux cerner mes besoins en fonction de mon niveau d’énergie, de mon humeur, etc. Et je vous invite à être à l’écoute de vos besoins, en toute bienveillance, sans jugement.
Après tout, vous êtes en vacances et l’idée des vacances c’est de vous faire du bien !
… mais pas trop quand même
Vous l’aurez compris, à mon sens, voyager seule est une belle occasion de pouvoir s’écouter.
Mais comme pour tout de chose, le mieux est l’ennemi du bien : donc écoutez-vous, c’est important, mais pas trop quand même.
Je m’explique.
Tout à l’heure je parlais du blues de milieu de vacances : sachez-le, pour le premier voyage solo, il n’est pas rare (mais pas obligatoire non plus) d’avoir un ou plusieurs petits coups de mou.
Ces petits moments un peu moins rigolos sur le moment peuvent prendre diverses formes, depuis quelqu’un qui vous manque jusqu’au gros sentiment de solitude et la tristesse qui va avec.
Et c’est à ce moment là précisément qu’il va falloir s’écouter pour s’apporter le réconfort dont on a besoin, tout en se bousculant un petit peu pour ne pas rester dans cet état d’esprit.
Je me rappelle à Malte, avoir eu une journée un peu plus difficile : l’hôtel où je séjournais était en travaux de 6h à 23h, je n’avais donc pas très bien dormi et j’étais toute grognon. J’avais envie de partager mes états d’âme avec quelqu’un, mais comme je voyageais seule, ce n’était pas chose évidente.
Ce jour là j’avais pensé à faire des visites, mais je n’étais pas dans les dispositions pour le faire alors j’ai choisi de faire un compromis pour la matinée : je suis allée dans une librairie chercher des cartes postales et je suis allée sur la plage me poser pour les écrire. Ainsi, j’avais trouvé le moyen de reconnecter avec mes proches, tout en me poussant à sortir et à prendre l’air frais.
Et l’après midi j’ai repris mes idées d’activités, légèrement modifiées, mais le cœur plus léger !
Être fier de soi et se rappeler
Enfin, une des choses que les voyages solo mon apprises c’est d’être fier de soi et surtout de faire ce qu’il faut pour s’en rappeler.
Chaque voyage sera différent, et peut être que ce qui vous inquiétait pour un voyage sera facile pour le suivant qui aura sa propre difficulté, etc.
Exemple, à Madère j’avais très peur de me tromper dans les transports, de ne pas prendre le bon bus pour aller là où je voulais (les transports et moi c’est toute une histoire) alors qu’à San Francisco je n’ai eu aucune difficulté pour cela, en revanche j’ai eu un coup de stress quand ma carte bleue a décidé de ne plus me permettre de retirer d’argent au bout de 2 jours sur place.
De même, chaque voyage vous permettra sans doute de découvrir des facettes de votre personnalité (ou de vous les rappeler). A Gozo, je me suis rappelée à quel point être au bord de l’eau est magique pour moi, ce qui a été confirmé à San Francisco quelques semaines plus tard lors de ma visite du quartier d’Ocean Beach. A Malte en revanche, c’est l’architecture très paisible et d’aspect robuste qui m’a à la fois émerveillée et apaisée.
Et ces petites victoires, ces petits bonheurs, je vous invite sincèrement à les consigner, parce qu’on a souvent tendance à les laisser prendre la poussière dans un coin, à oublier le cheminement.
De mon côté, j’aime bien m’envoyer une carte postale, qui bien souvent m’arrive largement après mon retour. J’y liste les moments forts, les belles visites, les rencontres, les marches franchies.
Et lorsque j’ai fini mon album photo sur le voyage en question, à la fin de celui-ci, je mets la carte postale.
Voilà ce que je peux vous dire sur le fait de voyager seule : c’est une expérience très enrichissante, dont vous sortirez forcément grandi(e) et je vous invite sincèrement à vous lancer, en toute bienveillance avec vous même.
Si vous êtes comme moi, le voyage solo sera très vite un rendez-vous avec vous-même que vous attendrez avec impatience !
Si vous êtes vous-même adepte du voyage solo et que vous avez des conseils à donner, ou bien si vous êtes attirés par le fait de voyager seul(e) mais que vous n’hésitez pas (encore !) à franchir le pas, n’hésitez pas à le partager en commentaire.
Bonne journée !